On s’en doutait, mais c’est maintenant confirmé par une étude scientifique rendue publique le 30 juin dernier : la police française pratique à grande échelle des contrôles d’identité « au faciès ». « Je ne peux m’empêcher de faire le lien, réagit Eliane Assassi, sénatrice de Seine-Saint-Denis, entre la réalité de ces contrôles qui se fondent essentiellement sur l’apparence physique et toutes ces lois sécuritaires adoptées depuis 2002 qui font trop souvent l’amalgame entre délinquants et immigrés, le tout dans un contexte qu’il ne faut pas oublier celui de la politique chiffrée du gouvernement en matière d’expulsion du territoire français. C’est aussi le résultat de l’assouplissement, au fur et à mesure des réformes pénales, du cadre juridique de l’article 78-2 du code de procédure pénale qui élargit considérablement les possibilités d’effectuer des contrôles d’identité. En tout état de cause, ces contrôles au faciès - qui sont aussi le reflet des préjugés existants dans la société - sont le plus souvent injustifiés, inefficaces, quand ils ne sont pas perçus comme relevant du harcèlement. Ils ne peuvent en outre que contribuer à exacerber les tensions entre la population et les forces de l’ordre. »