Mesdames, Messieurs,
En tant que parrain de cette rencontre nationale, il me revient l’agréable privilège de vous souhaiter la bienvenue ici au Sénat dans une institution souvent décriée mais ô combien utile à la République.
Les échanges que vous aurez s’inscrivent dans la continuité des travaux menés au sein de la Commission des Affaires Sociales du Sénat depuis notamment la publication du rapport d’information sénatorial cosigné par mon collègue et ami Dominique Watrin, rapport qui fait aujourd’hui autorité sur les questions d’aide à domicile.
A l’initiative le plus souvent du groupe Communiste, Républicain et Citoyen, de nouveaux débats ont eu lieu sur ce sujet en séance plénière de la Haute Assemblée, notamment au moment de l’examen des Budgets de la Sécurité Sociale et bien sûr de la Loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement.
J’ai pu noter aussi que là où les associations se mobilisent, comme dans le Nord, les parlementaires de différents groupes politiques ont pu relayer, sous forme de questions écrites et même de questions orales avec réponses de la Ministre, les inquiétudes de la profession.
Les débats que nous aurons dans quelques instants permettront de mesurer l’impact réel de celles-ci sur la pérennité et le développement des structures, la situation des personnels fortement précarisés du secteur ou la qualité d’intervention auprès des usagers.
Vous êtes tous beaucoup mieux placés que moi pour en parler. Je veux simplement rappeler deux ou trois points. D’abord pour dire que ces mesures censées rebooster la demande auprès des associations, par le déplafonnement des plans d’aide, la diminution du reste à charge et différentes mesures fiscales, ne règlent en rien la question de fond posée par de nombreuses associations qui se plaignent de travailler à perte.
S’agissant des personnels de l’aide à domicile, aucune amélioration réelle de leur pouvoir d’achat ne semble avoir découlé du déblocage du point d’indice à hauteur de 1%, soit 8€ par mois supplémentaires en moyenne, déjà avalés par d’autres ponctions. Et je ne parle même pas ici, pour ne pas être trop long, des conditions de travail qui semblent, au vu des témoignages reçus, s’être au contraire détériorées.
Enfin, la loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement n’a pas été au bout de la démarche. Considérablement réduite par rapport à l’ambition affichée initialement, ce texte ne règle durablement rien quant au financement pérenne de la prise en charge et de l’accompagnement des Personnes Agées en perte d’autonomie.
Pourtant, les plus de 85 ans vont être multipliés par 3,5 d’ici 2050. Le nombre de bénéficiaires de l’APA va doubler ! Quand on sait que l’Allemagne consacre ½ point de PIB de plus que la France pour ses seniors, on ne peut qu’être interrogatif sur les réponses apportées jusque-là.
Mesdames et Messieurs,
Je n’en dirai pas plus à ce stade, Dominique Watrin qui suit ces questions au sein de la Commission des Affaires Sociales et pour le groupe CRC introduira de manière beaucoup plus précise le sujet qui nous rassemble aujourd’hui. Je lui cède donc immédiatement la parole et vous souhaite une après-midi studieuse, porteuse d’espoirs et je l’espère, suivie d’effets.