« Ma commune est utile » : c’est le slogan qui figure sur le badge tricolore créé par l’Association des Maires Ruraux porté par de nombreux élus locaux présents aux manifestations organisées par l’Association des maires de France samedi dernier. Le motif de ce courroux était bien évidemment la baisse des dotations que l’Etat verse chaque année aux 36000 communes, c’est sa part des recettes dans le budget des communes, financée en fait par les impôts de tous, à l’exception notable bien sûr des évadés fiscaux !
Ce sont ainsi 11 milliards d’euros qui sont retirés aux communes pour 3 années à compter de 2015 au nom de « la contribution des collectivités au redressement des comptes publics ». Les conséquences sont immédiates, concrètes et vérifiables par tous : hausse de la fiscalité, services rendus payants, diminution des subventions, suppressions de repas et événements festifs... et ce n’est qu’un début si cette politique allait jusqu’au bout.
Nous sommes nombreux à nous opposer à cette logique, depuis plusieurs années, ainsi qu’aux transferts de charges constants de l’Etat vers les communes : mise en place des activités périscolaires, accessibilité des bâtiments publics (ce dont personne ne conteste le bien-fondé), instruction des permis de construire payante désormais, alors que dans le même temps les dotations et subventions fondent comme neige au soleil ! Les élus se retrouvent ainsi confrontés aux difficultés réelles pour répondre aux besoins de leurs populations !
Alors ces élus dispendieux seraient-ils d’affreux égoïstes dans ces temps où l’argent public se fait si rare, j’ai bien dit public ?
Il ne faut pas cesser de rappeler ce qui n’est jamais assez dit aux citoyens de cette République, les budgets des collectivités doivent être de par la loi votés à l’équilibre, quand l’Etat s’autorise cette année un déficit de plus de 80 milliards d’euros. Evidemment il y a la dette, la dette, la dette... La part des collectivités représente entre 8 et 10% du total de 2 000 milliards du pays et ceci est vrai depuis 30 ans.
Enfin les collectivités représentent encore malgré ces vicissitudes budgétaires plus de de 70% de l’investissement public en France et elles créent de l’actif dans les territoires.
Désolé pour ces données un peu rébarbatives et techniques mais traduites dans la vie de tous les jours, elles dégradent la vie des gens. On s’interroge sur la persistance de ces choix au-delà des alternances, vivement l’alternative !