Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, Mme la rapporteure l’a souligné avec raison : après avoir accompli un travail important en commission, nous avons, depuis le début de nos discussions en séance publique mardi dernier, encore beaucoup enrichi ce texte.
Il faut bien le dire : à l’origine, ce projet de loi était pauvre. (Mme la secrétaire d’État manifeste son désaccord.) Il manquait de contenu : le nombre d’amendements adoptés le prouve bien.
En outre, le texte initial avait été dicté par les lobbies : on l’a clairement vu au sujet de la consigne. Nous avons également mené un travail collectif pour le recentrer sur l’intérêt général. Nous avons tous contribué à cet effort collaboratif, avec nos sensibilités respectives, et en relayant les différentes problématiques venant des territoires.
M. le président de la commission l’a rappelé, le Sénat a adopté 18 amendements du groupe CRCE. C’est vrai : c’est peut-être parce que nos propositions étaient dignes d’intérêt.
Mme Marta de Cidrac, rapporteure. Oui !
M. Hervé Maurey, président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable. Bien sûr !
M. Guillaume Gontard. Nous avons travaillé le texte afin d’être en mesure de l’enrichir : cela n’a rien d’exceptionnel ; c’est précisément notre rôle à tous.
À mon sens, nous avons largement joué le jeu de ce débat en procédant de manière constructive. Contrairement à ce que j’ai pu entendre, nous n’avons pas tenté un quelconque coup politique : le coup politique vient plutôt de se produire, à la dernière minute, et je le regrette particulièrement, car nous aurions pu clore l’examen de ce texte de manière beaucoup plus apaisée.
Mes chers collègues, le Gouvernement n’était peut-être pas satisfait de certains amendements adoptés ; mais, pour ma part, cette seconde délibération me laisse particulièrement amer. Voyez d’ailleurs les réactions que provoque, sur les réseaux sociaux, la décision de reporter à 2040 la fin de l’usage du plastique : « 2040, mais vous êtes fou ! L’échéance, c’est 2020, 2021, tout au plus 2022 ! »
Comment peut-on revenir sur de telles mesures, sur des marqueurs forts destinés, notamment, à fixer un cap aux industriels ? On n’a pas pris la mesure de l’enjeu, et cela me peine profondément.
Bien sûr, certaines avancées ont été faites. Bien sûr, les élus de notre groupe voteront ce projet de loi, car il s’agit d’un texte important et d’une réforme attendue. Mais, une nouvelle fois, fidèle à son habitude, ce gouvernement reste au milieu du gué : dans la logique du « en même temps », il avance d’un pas, puis recule de deux.
M. le président. Il faut conclure, mon cher collègue.
M. Guillaume Gontard. J’espère que M. Karoutchi dit vrai et que l’on n’aura pas à déplorer d’autres reculades à l’Assemblée nationale !