C’est la lutte fiscale...

Panama Papers

Publié le 8 avril 2016 à 07:58

Chronique parue dans Liberté Hebdo.

Rendons d’abord à César ce qui appartient à César ce titre est emprunté à la une du journal Libération du mardi 5 avril dernier qui produit souvent de très bons titres, cette semaine évidemment ce sujet s’impose comme une évidence après les révélations des « Panama Papers ». Certains parlent d’un tsunami, cela n’est pas un terme excessif même si ces informations ne font que confirmer les éléments donnés par les opérations Offshoreleaks, Swissleaks, Luxleaks, les résultats des commissions d’enquête du Sénat, les travaux pertinents et dans la durée des ONG CCFD Terre solidaire et Oxfam, ceux de journalistes et économistes qui nous ont éclairés depuis des années ainsi que les lanceurs d’alerte que nous n’oublions pas, les constats sont établis, ampleur des chiffres, formidable ingénierie mise en œuvre et puis un peu d’huile dans les rouages de cette mécanique planétaire diabolique avec les proximités, les connivences, voire plus entre la planète finance et un certain monde politique.

On feint aujourd’hui de découvrir le Panama que Nicolas Sarkozy avait habilement sorti de la liste française des paradis fiscaux en 2012. Après 2012, ce pays ne fut pas réinscrit sur ladite liste par les gouvernants d’aujourd’hui, d’ailleurs un petit coup d’œil sur cette liste a de quoi nous laisser quelque peu pantois. La dernière mise à jour (elle est annuelle) date du 21 décembre 2015, la liste ne comprend plus que 6 pays qu’il me faut ici énumérer, ce sont Nauru, le Guatemala, Brunei, les Îles Marshall, le Botswana et Nioue. Par rapport à l’ancienne liste, ont été retirés les Îles Vierges Britanniques (BVI pour les initiés) et Montserrat, n’y figurent pas la Suisse, Monaco, le Luxembourg, Andorre, etc. Jersey et les Bermudes y furent inscrits durant 6 mois, d’août 2013 à janvier 2014, allez comprendre...

La surprise grandit encore quand on examine la liste des paradis fiscaux établie cette fois par l’Union européenne. Elle compte 30 États, dont les Bermudes, les Bahamas, Montserrat, le Panama, Monaco, le Liechtenstein, Andorre, etc. Il faudrait sans doute un jour se mettre d’accord pour adopter une liste unique et commune à tous les États du monde. Le FMI, de son côté, en comptabilisait 62 en l’an 2000, ça date un peu. Tout cela est bien cacophonique et la première urgence dans la lutte contre l’évasion fiscale internationale c’est l’harmonisation des listes. Pour le reste tous sur le pont citoyens !

ÉricBocquet

Sénateur du Nord
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