YES ! Perd et gagne...

Référendum écossais

Publié le 22 septembre 2014 à 10:41 Mise à jour le 8 avril 2015

Billet paru dans Liberté Hebdo.

Le résultat est connu depuis la semaine dernière, celui du référendum écossais sur l’indépendance, 55 % en faveur du « NO » et 45 % pour le « YES », l’Écosse restera donc au sein du Royaume-Uni comme c’est le cas depuis 1707 après l’Acte d’Union.Cela dit plus rien ne sera comme avant.

Vu de l’extérieur, cette envie d’indépendance pourrait passer pour une tentation de repli identitaire des Écossais, or la réalité est plus nuancée, les questions politiques et sociales de fond ont été posées, et le sont toujours, durant la campagne qui a passionné les foules, 84 % de participation au vote, du jamais vu depuis 60 ans, les villes les plus populaires comme Glasgow la ville principale du pays ou Dundee, ont voté nettement en faveur de l’indépendance, 2 anciennes villes industrielles dévastées dans les années 80, les belles années Thatcher en Grande-Bretagne, charbonnages, aciéries, automobile et chantiers navals tous passés à la trappe ultralibérale de la Dame de Fer, aujourd’hui sur les 59 députés écossais au parlement de Westminster à Londres, un seul est conservateur (de droite) !

La campagne de ce référendum n’est pas sans rappeler celle du Traité sur la Constitution Européenne de 2005 en France, on y retrouve les mêmes ressorts, les partisans de l’indépendance traités au début avec une certaine condescendance confinant parfois au mépris de la part d’une certaine « élite politico-médiatico-économique » tant à l’époque les sondages ne laissaient aucun doute quant à la victoire du « NO » ; tout changea un jour lorsqu’ils comprirent que le" YES » pourrait l’emporter, on assista alors à un tsunami idéologique mené par les marchés financiers, les banquiers, les industriels, les conservateurs, travaillistes et libéraux-démocrates ensemble sur les mêmes plateaux de télévision, l’Union européenne... même la Reine Élisabeth normalement neutre sur les questions politiques, conseilla au peuple écossais de" bien réfléchir » à son vote... suspect non ? Tous prédisaient le « chaos » et le « saut dans l’inconnu » que signifierait la victoire du oui. Souvenez-vous de 2005 en France.

Le Premier ministre britannique a senti le vent du boulet indépendantiste lui frôler l’oreille et s’est engagé à accorder de nouveaux pouvoirs au parlement écossais... à suivre.

Vendredi 19 septembre, cette nouvelle au journal de 8 heures à la radio :" A l’annonce du résultat du référendum écossais ; la livre repart à la hausse sur les marchés financiers... »Ouf !

Le « NO » a gagné, mais curieusement le « YES » n’a pas perdu !

Vive l’Écosse, indépendante... ou pas d’ailleurs.

ÉricBocquet

Sénateur du Nord
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