Le Gouvernement a souhaité réformé récemment l’Ecole de la République à travers un projet de loi dit de refondation dont la principale disposition porte sur l’aménagement des nouveaux rythmes scolaires.
Si penser un projet pour l’école, c’est penser un projet pour la société, celui engagé par le Ministère de l’Education Nationale ne répond pas à tous les objectifs du défi de l’élévation du niveau de connaissance.
Cependant, des avancées ont pu être apportées face aux enjeux de la réussite pour tous. Ainsi, la réforme des rythmes scolaires était un premier élément de réponse car l’heure n’est pas à moins d’Ecole mais à plus et mieux d’Ecole.
Si des évolutions sont nécessaires, la réforme des rythmes scolaires impacte directement les collectivités tant au niveau organisationnel que financier. Certains élus ou associations de parents d’élèves m’ont d’ailleurs témoigné leurs inquiétudes légitimes sur les conséquences de ce changement majeur dans l’Education Nationale.
Cette réforme impose donc des charges supplémentaires pérennes non compensées aux communes : organisation d’une garderie, recrutement d’agents territoriaux spécialisés des écoles et d’animateurs, réorganisation de l’entretien des établissements, des transports scolaires, organisation ou non de la restauration du mercredi midi...
De nombreuses questions subsistent, auxquelles le ministre n’a toujours pas répondu :
• Le nouveau temps périscolaire sera-t-il obligatoire ?
• Les parents pourront-ils venir chercher leurs enfants dès 15 h 45 ?
• Quel taux d’encadrement et qualification des personnels seront nécessaires à l’animation des activités ?
Toutefois, le tableau n’est pas si sombre. Cette nouvelle organisation du temps scolaire, si elle est concertée peut être positive pour l’épanouissement des élèves. 5 matinées de cours favoriseraient la qualité d’attention des élèves et de fait l’assimilation des connaissances. Le temps libéré hors des classes est l’occasion d’enrichir les activités périscolaires pour tous, par des actions culturelles et sportives.
Il est également indispensable de laisser une certaine souplesse aux collectivités notamment les plus petites pour organiser des activités de qualité même si elles ne possèdent pas d’infrastructures appropriées par rapport aux grandes agglomérations.
Une dernière remarque personnelle sur ces nouveaux rythmes. Pourquoi ne pas avoir instauré la fin des cours à 16H (3H le matin et 2H30 l’après-midi) et reporté 3H au mercredi matin, 3 mercredis sur quatre, le quatrième étant consacré à la concertation au sein de l’équipe pédagogique ?
Au Sénat, une mission d’information a été mise en place sur le sujet afin d’examiner avec attention les conséquences de cette réforme et les possibilités éventuelles d’amélioration. C’est tout naturellement que je me suis inscrit à cette mission afin de relayer au plus juste les préoccupations traversées par tous les acteurs de la réussite scolaire.
Connaissant votre attachement et votre motivation pour agir en faveur de la réussite scolaire pour tous les élèves, je ne manquerai pas de tenir compte de vos observations et de vous transmettre toutes les informations portées à ma connaissance, utiles à votre demande.
Je me permets ainsi de vous communiquer la contribution que j’ai apportée au Groupe d’études sur la Prospective sur cette même thématique sous le titre, « Quelle École dans 10 ans ? ».
Dans cette attente et restant à votre disposition, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’assurance de mes sincères salutations.
Retrouvez ici la contribution