Pour justifier les choix austéritaires dans les dépenses de l’Etat et donc très souvent dans les dépenses utiles à nos concitoyens, nos décideurs utilisent des arguments de « bon sens », ainsi entend-on régulièrement les affirmations suivantes qui sont effectivement pleines de logique et que chacun pourra comprendre aisément sans avoir fait l’ENA ou Polytechnique comme l’on dit :
"On ne peut pas dépenser l’argent que l’on n’a pas "ou encore, au sujet des retraites celle-ci « Comme l’espérance de vie augmente, il est logique d’allonger la durée de cotisation et d’augmenter la CSG des salariés... »
Certes cela m’a l’air évident, incontournable, implacable... sauf si l’on pose la problématique d’une autre manière.
Alors où trouver les recettes miracles ? Réfléchissons un peu à la situation économique du pays depuis 1950, quelques chiffres à noter ici :
En 1950 le PIB, c’est-à-dire la richesse produite par la France, représentait 1000 euros par habitant, en 2011 c’était 31 600 euros, cette même année le PIB s’établissait à 15,3 milliards d’euros, en 2012 il était à 2032,3 milliards. Enfin il faut savoir qu’aujourd’hui plus de 50% de cette richesse économique sont constitués par la consommation des ménages, donc en diminuant cette consommation par la baisse du pouvoir d’achat, des salaires et des pensions on réduit mécaniquement le PIB.
En aucun cas donc ni l’augmentation de la population ni celle de l’espérance de vie ne sont la cause de nos maux, cette cause il faut la chercher dans la très inégale répartition des richesses dans notre pays.
Tiens, « bon sens »... « partage »... ça me rappelle un certain René Descartes (1596-1650) qui écrivit un jour ceci : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ».
Voilà de quoi nous donner des raisons d’espérer et surtout de nous engager... inlassablement pour une meilleure répartition de la richesse, c’est le cœur de notre combat à nous les partageux.
