Tobin ? Qui c’est ? James TOBIN était un économiste américain, lauréat du prix Nobel d’Economie, qui proposa en 1972 de créer une taxe sur les transactions financières dans le monde.
TOBIN qui n’était pas un bolchevique patenté, parlait alors d’introduire « un grain de sable dans la mécanique bien huilée des marchés ». Les partisans de cette taxe pensent qu’elle dégagerait des ressources considérables que l’on pourrait ainsi consacrer aux besoins de l’humanité ici et dans le monde entier. Ses adversaires disent qu’elle diminuerait la « liquidité des marchés ».
Or, disent-ils, « un marché liquide a tendance à mieux absorber les chocs ». Pour moi non plus, ce n’est pas très clair. Les ultralibéraux nous disaient il y a quelques décennies qu’en libérant la finance, tout le monde, jusqu’en bas de la pyramide, allait en profiter. Donc, surtout, ne taxez pas la finance.
C’est la crise de 2008 qui a offert un regain d’actualité à la Taxe sur les transactions Financières. Vous savez qu’au sein de l’Union européenne, toutes les décisions en matière de fiscalité doivent être prises à l’unanimité. Vous imaginez donc bien l’enthousiasme de nos partenaires britanniques et luxembourgeois…
Mais il est difficile d’expliquer à l’opinion qu’il ne faut rien faire. Alors, on cause, on s’agite, et apparemment, 11 membres de l’Union Européenne seraient d’accord pour mettre en place une taxation minimale. Les taux seraient de 0,1% pour les actions et obligations et 0,01% pour les dérivés (le marché des produits dérivés constitue le marché financier mondial le plus important et représente un volume de transactions estimé à plus de 600 000 milliards de dollars).
Malgré des accents assez volontaristes, le gouvernement français ne se montre pas très en pointe en disant qu’il y aurait un risque si tout le monde n’applique pas cette taxe, de désavantager la place financière de Paris…
C’est vrai. Donc TOBIN c’est déjà dépassé. C’est toute la finance qu’il faut maîtriser, contrôler, sanctionner et en interdire certaines pratiques. On a perdu TOBIN, on travaille à d’autres voies de dépassement de cette logique financière, en Grèce, en Espagne, en Irlande, en France…
