Le pire ennemi du Président à Bercy...

Nouveau gouvernement

Publié le 27 août 2014 à 10:20 Mise à jour le 8 avril 2015

Tribune parue dans Liberté Hebdo.

C’est en lisant le dernier numéro du magazine « Challenges » que je découvre 3 informations très brèves qui ont retenu toute mon attention. La première concerne les banques européennes dont le bilan représente 270 % du PIB, alors que pour les banques américaines ce chiffre est de 70 %, et pourtant les US ont Goldman Sachs, la plus grosse banque du monde ! Parmi ces banques d’Europe figurent en haut du tableau 4 banques françaises, BNP, Société Générale, Crédit Agricole et BPCE. La seule BNP a un bilan bancaire de 2000 milliards d’euros, soit l’équivalent du PIB de la France, la Société Générale elle est à 1600 milliards ; les spécialistes de l’économie qualifient ces banques de « systémiques », c’est-à-dire que la faillite de l’une d’entre elles entrainerait des difficultés graves pour tout le système financier et donc l’économie globale. C’est cette situation qui a obligé les états à renflouer le système bancaire en 2008 afin d’éviter une crise générale.

Le deuxième information est la suivante, en 40 ans le nombre de paradis fiscaux dans le monde est passé de 25 à 75, mais comment est-ce possible ? En 2009 pourtant Nicolas Sarkozy avait éradiqué le problème en les supprimant tous ! Incroyable...! Troisième information dans ces brèves, en Europe l’impôt sur les sociétés est passé en moyenne de 36 % à 22 % au cours de ces 20 dernières années, pas mal ! Les grands groupes du CAC 40 en France font mieux encore avec un taux moyen de 8 % ; évasion et optimisation fiscales sont passées par là.

On ne peut ici s’empêcher de faire le lien entre ces 3 nouvelles brèves en apparence sans lien entre elles... Si le nombre de paradis fiscaux augmente, c’est qu’il y de la demande, de plus en plus d’argent à dissimuler au fisc prédateur, il faut dans la logique du système accumuler beaucoup d’argent, surtout se battre pour diminuer l’impôt de toutes les manières possibles ; de ce point de vue, les banques sont d’une redoutable efficacité en étant très présentes dans les paradis fiscaux, des filiales par centaines, car pour ces banques et les grands groupes il faut être toujours plus gros dans la grande guerre économique internationale.

C’est sans doute ce savoir-faire reconnu des banquiers qui a motivé le choix de François Hollande de nommer comme nouveau ministre de l’Industrie Emmanuel Macron, ex-conseiller économique du Président et surtout ancien de la Banque Rothschild.

Le pire ennemi du Président à Bercy...

Qui aurait pu imaginer ce scénario après le discours du Bourget le 22 janvier 2012 ?

ÉricBocquet

Sénateur du Nord
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