À l’évidence, l’année qui s’achève aura été marquée par de très nombreuses commémorations liées à des événements historiques marquants du siècle écoulé : l’assassinat de Jean Jaurès à la veille de la déclaration de la Première Guerre mondiale, le déclenchement de celle-ci, le 70e anniversaire du débarquement de Normandie... Ces événements furent tous marqués par des cérémonies d’importance.
Toutefois, une date semble avoir été oubliée dans cette année historique, c’est celle du 28 juillet 2014, pas de bataille, pas de naissance, non simplement ce jour était celui de la libération... fiscale ! Ce concept a été imaginé par un homme d’affaires américain, M.Dallas Hostetler en 1948. Un célèbre économiste ultra-libéral Milton Friedman, maître à penser de Margaret Thatcher, l’a repris en 1980 dans un ouvrage dans lequel il déclare je cite : « Nous avons proposé ailleurs d’instituer une nouvelle fête nationale, le jour de l’indépendance personnelle, le jour de l’année où nous cesserions de travailler pour payer les dépenses du gouvernement et où nous commencerions à payer pour les biens que nous choisirions ».
Il s’agit donc du premier jour de l’année à partir duquel les contribuables d’un pays ont accumulé suffisamment d’argent pour pouvoir payer les prélèvements obligatoires dont ils sont débiteurs. Pour les néolibéraux, c’est en permanence haro sur l’État prédateur, confiscateur, dépensier et inventeur de taxes et d’impôts tous plus insupportables les uns que les autres, d’où cette guerre incessante de leur part contre l’État et l’impôt !
Par exemple en Irlande cette date de libération fiscale tombe le 10 mai, au Canada le 19 juin. Évidemment dans ce tableau la France fait figure de mauvais élève. Ces théoriciens de la liberté fiscale se gardent bien de rappeler que nos impôts permettent de financer les routes, les écoles, la santé, les retraites, le logement entre autres...
Me revient à l’esprit cette citation de Henry Morgenthau, ministre des Finances de Roosevelt dans les années 30 aux États-Unis qui disait : « L’impôt, c’est le prix à payer pour une société civilisée ». Une autre américaine, Mme Leona Helmsley, milliardaire de son état déclara un jour : « Les impôts, c’est pour les petites gens... »
Bonne année 2015, et vive la justice fiscale !