La concurrence tue

Un accident de la route

Publié le 18 septembre 2014 à 09:35 Mise à jour le 8 avril 2015

Billet paru dans Liberté-Hebdo.

La société dans laquelle nous vivons est, nous dit-on une « société de liberté » fondée essentiellement sur la logique de concurrence ou de compétition entre les individus bien sûr, mais aussi les territoires, les pays, les entreprises, etc.

C’est le moteur de la société et donc de la vie, au bout du compte tout le monde est gagnant, c’est la théorie ça, car dans la pratique ce n’est pas tout à fait ainsi que les choses se passent dans ce bas monde.

C’est un fait divers tragique du 25 juillet dernier qui m’inspire ce billet, 5 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route dans le département de la Meuse, l’accident avait été provoqué par le chauffeur d’un poids lourd qui traversa le terre-plein central pour percuter un véhicule léger qui arrivait en sens inverse.

Un drame malheureusement qui ne doit rien au hasard, en effet l’enquête a révélé que le chauffeur routier était sous l’emprise de la cocaïne ! Nous sommes nombreux à penser que ce produit était réservé à une certaine élite, artistes, sportifs, animateurs de la télévision... non la coke se démocratise en quelque sorte.

On apprend plus loin que cette pratique se répand dans la profession, les routiers aujourd’hui sont soumis à une concurrence terrible des professionnels des pays de l’Europe de l’Est dont les salaires sont évidemment très inférieurs, 170 euros par mois en Bulgarie par exemple, vous croisez souvent sur les routes des camions slovaques, bulgares ou roumains, c’est la réalité du transport routier d’aujourd’hui, alors il vous faut être « compétitifs » et pour dépasser ses capacités humaines, de plus en plus de routiers utilisent des produits qui permettent de « tenir le coup » ; de conduire plus longtemps, ils sont devenus les forçats de la route, la concurrence déloyale les pousse à prendre des risques inconsidérés pour eux-mêmes et pour tous les autres, je lisais le témoignage d’un chauffeur qui disait ; »Ma génération c’était café calva, les plus jeunes, leur truc c’est la coke ».

Une fois n’est pas coutume, beaucoup de gravité dans le billet de cette semaine, le moteur de la vie peut parfois générer un scénario mortel.

Allez, vive la vie, comme toujours... solidaire et coopérative.

ÉricBocquet

Sénateur du Nord
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