Le Sénat a voté la première partie du Budget 2015 lors de la séance publique du mercredi 26 novembre dernier, à cette occasion chaque groupe dispose de 5 minutes de temps de parole pour donner son « explication de vote final ». 6 jours de débat, plutôt à fleurets mouchetés, pas de grandes bagarres entre le gouvernement et la nouvelle majorité sénatoriale au fond ; un constat net aucun des 50 amendements déposés par notre groupe n’a été retenu, logique somme toute tant notre positionnement s’oppose radicalement aux choix de tous ceux qui ont voté ensemble le dernier Traité européen (Sarkozy/Merkel) en octobre 2012, car c’est bien lui qui détermine désormais tous les choix budgétaires dont l’objet essentiel est de réduire la dépense publique, en oubliant que celle-ci a aussi contribué à faire de notre pays ce qu’il est aujourd’hui, la 5e puissance économique du monde !
Consensus en somme entre la nouvelle majorité du Sénat le gouvernement et le groupe PS (résigné ?), Christian Eckert, secrétaire d’État au budget, l’a lui-même souligné dans son intervention finale, faisant remarquer que sur le fond il y avait accord de l’UMP sur les propositions du gouvernement, visant à réduire les dotations aux collectivités par exemple, autorisant le prélèvement de 500 millions d’euros sur les réserves des Chambres de Commerce et d’Industrie, sur les Agences de l’Eau, bref aucun désaccord fondamental...
Notre positionnement est donc aux antipodes de cette vision libérale, uniforme, résignée, complice. Dans l’intervention finale que j’étais chargé de faire au nom du groupe CRC, nous n’avons pas manqué de nous démarquer de ce consensus mou qui a dominé les débats budgétaires au Sénat.Alors oui ceux-ci se limitent désormais à des querelles d’apothicaires sur le dosage et le calendrier des économies à réaliser, chaque groupe du consensus se renvoyant à la figure les déficits respectifs, aucun intérêt...
Notre déclaration s’achevait sur cette citation d’un ancien Président de la République : « Il n’y a et ne peut avoir de stabilité politique sans justice sociale. Et quand les inégalités, les injustices ou les retards d’une société dépassent la mesure, il n’y a pas d’ordre établi, pour répressif qu’il soit, qui puisse résister au soulèvement de la vie ».
Ce président fut élu un certain 10 mai 1981... C’est dingue.
Le monde est bien calme en France en ce moment, mais attention les inégalités et les injustices ont déjà dépassé la mesure...