A la veille de ce deuxième tour de l’élection présidentielle je dois vous avouer ne pas être tout à fait tranquille quant à l’issue du scrutin. Loin de moi l’idée de stigmatiser, critiquer voire condamner toutes celles et tous ceux qui hésitent encore à l’heure qu’il est sur le vote à émettre ; pas de chantage, pas de pression, chacun étant face au même dilemme. M. Macron n’a pas reçu nos suffrages, c’est clair et pleinement justifié compte-tenu des choix qui sont les siens, aujourd’hui et quand il inspira et conforta les choix libéraux du gouvernement dans ce quinquennat.
Mon doute a grandi au fil des deux semaines qui viennent de s’écouler. Comme vous, j’ai vu, entendu, lu, réfléchi. Le 23 avril 2017 n’a plus rien à voir avec le 21 avril 2002.
- Aucune manifestation de taille dans les rues.
- Inquiétude aussi de voir que les syndicats n’aient pas pu avoir une réaction commune sans équivoque à l’occasion du 1er mai.
- Interrogation aussi quand le Pape ou l’église catholique ne tranche pas clairement dans le débat du moment.
- Le ralliement honteux de Nicolas Dupont-Aignan, déjà Premier Ministre…
- J’ai trouvé aussi que M. Macron est certainement le meilleur candidat pour ne pas rassembler la gauche antilibérale, que d’erreurs ! Une pointe d’arrogance, il ne sait pas parler au peuple, on peut comprendre pourquoi.
- Mme Hostalier, ancienne députée du Nord, éphémère ministre du gouvernement Juppé en 1995 qui appelle publiquement à voter Front National.
- Mme Boutin… sans commentaire !
La candidate d’extrême droite, très habile dans sa démarche de « normalisation » -elle a même perdu son nom de famille, on l’appelle désormais Marine-, apaisée, calme, souriante Pepsodent, Ultrabrite, Email diamant, photoshop… elle n’est que « soutenue » par le Front National. On a changé la vitrine mais l’arrière-boutique est toujours gérée par son père, Jean-Marie Le Pen qui, lors de son discours pathétique du 1er mai, au pied de la statue de Jeanne d’Arc, a rassuré les soutiens historiques de l’extrême droite française.
Dans cette campagne inédite, rien de ce qui devait se passer ne s’est produit. Messieurs Hollande, Sarkozy, Juppé, Valls, Fillon en ont fait les frais. Je me dis que le pire n’est pas impossible.
Je me prépare à combattre le prochain occupant de l’Elysée, quel qu’il soit ! ou elle…
Oui, il nous faut encore une fois voter contre, sans faille. Je souhaite que cette inquiétude se révèle dimanche soir complétement infondée.