Hommage à l’excellent docteur Diafoirus Migaud !

Billet paru dans Liberté-Hebdo

Publié le 20 juin 2014 à 10:21 Mise à jour le 8 avril 2015

Le docteur Migaud, plus connu dans ses prestigieuses fonctions de Premier président de l’honorable Cour des comptes, nommé en son temps par le non moins excellent ancien Président de la République, après avoir été quelque temps député socialiste de l’Isère, est régulièrement auditionné par la commission des Finances du Sénat, ce fut le cas cette semaine.

Didier Migaud avec une constance et une cohérence que nul ne peut lui contester vient administrer aux élus de la République sa potion amère de l’austérité, et à chaque occasion de répéter inlassablement la nécessité absolue de « réduire la dépense publique au nom de... », je ne sais plus d’ailleurs... c’est « inéluctable, incontestable, incontournable, inévitable... », et c’est surtout pour les élus communistes tout simplement insupportable !

Insupportable, car on lit dans « Les Échos » du 10 juin que le patrimoine des ménages aisés dans le monde s’est accru de 20 000 milliards de dollars en 2013, glurps ! les ménages... Oui ceux qui détiennent un patrimoine financier supérieur à 1 million de dollars. Ah bon... vous en êtes ? Alors dans ce beau décor du Palais du Luxembourg, datant du XVIIe siècle me vient le souvenir de Molière et de son célèbre Malade imaginaire, Argan à qui l’impertinente Toinette répétait à chaque instant à son maître « malade » : « Le poumon, le poumon vous dis-je », le docteur Migaud nous répète « la dette, la dette, la dette ! ». Acharnement dogmatique contre la dépense publique, pas un mot sur les choix politiques faits ces dernières années par TOUS les gouvernements successifs, visant à réduire les impôts des plus aisés et donc mécaniquement les recettes:bouclier fiscal, suppression de la taxe professionelle, exonérations et allégements divers, CICE... Ainsi ce sont des dizaines de milliards qui manquent au budget de la République.

Je ne parle pas de la sous-utilisation de l’ISF, car les gros patrimoines prospèrent toujours, je ne parle pas non plus de l’évasion fiscale, à peine égratignée, et je ne cite pas non plus le manque de rentrées de TVA du fait d’une consommation en berne.

Toutes nos interventions au Sénat sont en contradiction radicale avec cette logique de régression budgétaire et sociale.

Cher Docteur Diafoirus Migaud, lorsque nous aurons absorbé toutes vos purges, nous mourrons sans doute guéris ! Alors nous vous disons, comme l’insolente Toinette :

« L’humain, l’humain d’abord, l’humain, vous dis-je »

ÉricBocquet

Sénateur du Nord
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