Le sujet de ce billet sera cette semaine le sommeil dans notre société, une étude récente nous indique que chaque jour, ou chaque nuit en fait ; les Français passent en moyenne 7 h 47 à dormir ; soit 118 jours sur une année.
Le temps de sommeil a diminué de 18 minutes en 25 ans, et même de 50 minutes pour les adolescents, on nous dit par ailleurs que 18 % des Français dorment moins de 6 heures par nuit, inversement le temps passé devant des écrans, téléviseurs, ordinateurs, tablettes, téléphones « intelligents »... a lui augmenté, temps qui permet notamment d’inonder l’individu de publicité incitant à la consommation de produits divers et variés.
Dans notre société à très grande vitesse, il ne faut pas « perdre » de temps à dormir afin d’être performant et donc le meilleur, dans cette logique-là effectivement le sommeil est un ennemi, souvenez-vous de cet épisode dramatique du routier qui a provoqué un accident mortel, il était sous l’emprise de la cocaïne afin de pouvoir conduire plus longtemps.
Un universitaire américain, Jonathan Crary publie un ouvrage au titre évocateur et percutant" 24/7, le capitalisme à l’assaut du sommeil", tout un programme !
Pour nos économistes capitalistes, le sommeil est en effet un obstacle à la productivité, à la production de richesses comme le sont aussi les jours fériés, les congés, les 35 heures, et la retraite, en poussant le raisonnement jusqu’au bout il faudrait imaginer un humain qui ne dormirait jamais et qui ainsi produirait et consommeriat 24 h sur 24,7 jours sur 7 ; voilà la solution pour relancer la croissance, après tout la planète finance tourne bien, elle, jour et nuit, quand on dort à Paris, on spécule à Tokyo !
Notre universitaire explique que les assauts contre le temps de sommeil se sont intensifiés au cours du XXe siècle, l’adulte américain moyen dort aujourd’hui environ 6 h 30 par nuit, soit une érosion importante par rapport à la génération précédente qui dormait en moyenne 8 heures et même 10 heures au début du XXe siècle.
Si Pierre Gattaz du MEDEF était ch’ti il chanterait ceci :
« Dors min tiot Quinquin, min tiot pouchin, min gros rojin.. »
Ensuite il en adapterait le texte pour dire
« ...Te’m f’ras du chagrin si te dors jusq’à d’main... »
Allez fais dodo aveuque nouzautes, min Pierrot, in va faire ed biaux rêves !
