Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,
Le ministère de l’Economie et des finances ainsi que le ministère délégué du budget n’ont plus le même occupant depuis cet après-midi.
Ce remaniement ministériel durant la discussion budgétaire a-t-il un précédent ? J’en doute.
M. SARKOZY qui avait promu médiatiquement son seul budget n’a pas voulu l’assumer jusqu’au bout.
Il est surprenant, choquant, qu’un Ministre venu afficher ses orientations jeudi dernier, dans cette enceinte, démissionne quatre jours après en laissant en plan un projet aussi important que le projet de loi de Finances.
M. SARKOZY, M. BUSSEREAU, Secrétaire d’Etat au budget, qui devient Ministre de l’Agriculture, mais aussi, M. RAFFARIN, qui a accepté ces démissions, exposent sans pudeur leur mépris pour le Parlement et en l’occurrence pour le Sénat.
Il est invraisemblable que la vie interne, coûteuse au demeurant, d’un parti, l’UMP, décide de l’organisation des débats législatifs.
Malgré toutes les compétences de MM. GAYMARD et COPE, comment peuvent-ils prétendre avoir une pleine connaissance du dossier, épais, qu’ils prennent en cours.
Surtout, n’aurait-il pas été de bon aloi de pouvoir écouter, avant de reprendre le débat, une déclaration des nouveaux ministres, nous exposant leur perception du projet qu’ils sont amenés à défendre.
Pour conclure, j’espère, M. le Président, que le Sénat saura exprimer au gouvernement son regret d’être traité de manière aussi cavalière.
Comment s’en étonner de la part d’un pouvoir qui, de toute manière, ne considère plus les assemblées comme lieu de débat, mais d’enregistrement ?