Monsieur le Ministre, par le biais de décrets durcissant les conditions d’attribution de l’Aide Médicale d’Etat, votre gouvernement vient de rendre quasiment impossible l’accès aux soins pour les personnes qui, résidant sur le territoire, ne sont ni assurées sociales, ni bénéficiaires de la CMU. Ce sont donc les « sans papiers », mais aussi les sans domicile fixe, autrement dit les personnes ne pouvant justifier d’une présence d’au moins trois mois sur le territoire, qui sont principalement visées par cette mesure.
L’équilibre des comptes de la Sécurité Sociale est l’argument du gouvernement pour justifier cette politique insupportable, qui méprise les droits humains les plus élémentaires.
Pourtant, l’AME représente moins de 1% des dépenses de santé et concerne à peine 150 000 personnes.
Qu’est ce qui peut justifier un tel acharnement, le gouvernement allant même jusqu’à ignorer une décision de mai 2005 du Comité Européen des Droits Sociaux, condamnant la France à ce sujet, si ce n’est l’obsession d’un soi-disant afflux migratoire qui serait encouragé par l’AME ?
Monsieur le Ministre, je vous demande donc d’abroger ces décrets, que vous avez volontairement publiés au milieu de l’été, qui remettent en cause l’accès universel à la santé.