Egalité des chances et CPE : la majorité interprète de manière tendancieuse le règlement du Sénat

Publié le 27 février 2006 à 12:01 Mise à jour le 8 avril 2015

Dans notre bible, le Règlement de notre Assemblée, dont les interprétations sont multiples comme celles des textes sacrés, je n’ai pas trouvé de disposition autorisant le président d’une commission à demander la réserve des votes sur les amendements jusqu’à la fin de l’article.

Tout au plus, l’article 44 dispose-t- il en son alinéa 6 : « Les demandes de priorité ou de réserve dont l’effet, en cas d’adoption, est de modifier l’ordre de discussion des articles d’un texte ou des amendements. Lorsqu’elle est demandée par la commission saisie au fond, la priorité ou la réserve est de droit, sauf opposition du gouvernement. »

L’utiliser pour réserver le vote comme l’a fait M. About relève d’une interprétation tendancieuse ayant pour seul objet de déboucher sur un vote bloqué.

Mme la Présidente, quel article du Règlement interdit les explications de vote, alors que la commission et le gouvernement expriment leur avis ?

Le gouvernement est seul habilité à demander un vote bloqué. Ni la Constitution, ni le Règlement n’autorisent le président de la commission des Affaires sociales à en prendre l’initiative, fût-elle sollicitée.

Madame la Présidente, je vous demande de faire discuter l’article 3 bis de façon conforme à la Constitution et au Règlement.

Par ailleurs, je souhaite que M. Gérard Larcher nous dise s’il a l’intention de demander un vote bloqué. Qu’il parle franchement, qu’il ne joue pas au plus finaud !

Roland Muzeau

Ancien sénateur des Hauts-de-Seine

Ses autres interventions :

Droit au logement opposable : explication de vote

Les sénateurs du groupe CRC se sont finalement abstenus lors du vote du projet de loi instituant un droit au logement opposable. Favorables à ce droit, bien avant la conversion subite du gouvernement, ils estiment que le texte voté est trop restrictif."Le processus d’opposabilité du droit au logement, a déploré Roland Muzeau, sera complexe, long et difficile à mettre en œuvre et ne sera pas le même partout. L’exemption dont bénéficieront certains territoires pèsera sur l’universalité du droit et l’égalité des demandeurs de logement devant la loi." Les sénateurs communistes se félicitent néanmoins de ce premier pas, accompli grâce à une mobilisation de terrain, et espèrent que le droit au logement prendra rapidement "un tour plus concret et plus ambitieux".

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