Depuis 2002, le distributeur d’énergie ENEDIS a fermé pas moins de 5 agences d’exploitation électricité de proximité en Dordogne. Une stratégie de rationalisation qui n’est pas sans conséquence sur la qualité du service public avec notamment l’allongement des délais de dépannage des usagers et l’augmentation du temps de travail des agents.
Malgré cela, la direction régionale d’ENEDIS vient d’acter la fermeture de 2 sites de proximité supplémentaires, à Mussidan et Montignac.
Cette décision est particulièrement inquiétante dans un département vaste et boisé comme la Dordogne, où l’activité de maintenance est accrue et où les déplacements des agents, sur des routes secondaires, sont bien plus longs. Pour preuve, le temps de coupure d’électricité est 3 fois plus long en Dordogne qu’au niveau national : il est passé de 121 minutes en 2021 à 200 minutes en 2023.
Avec ce découpage l’ouest de la Dordogne se situera à plus de 50 minutes des sites qui subsistent. Dans ces conditions, comment garantir la qualité de la couverture énergétique ou assurer les interventions d’urgence (incendie, fuites de gaz) ? qu’en sera-t-il de la perspective pour les agents qui vont être redéployés ? l’astreinte implique d’habiter à proximité de sa zone de travail.
Si l’on prend en compte les objectifs d’ENEDIS d’ici 2040 qui nous ont été exposés en commission par Mr Hervé CHAMPENOIS directeur technique d’ENEDIS on doute dans ces conditions qu’ils puissent être réalisables sans un appui sur des agences d’exploitation de proximité.
Monsieur le Ministre, à l’aune de deuxième électrification de la France, croyez vous que ces mesures sont de nature à nous aider à répondre à la transition écologique qui va augmenter les productions décentralisées principalement sur les réseaux de distribution ?
Les dividendes versés aux actionnaires de la maison mère EDF sont passés de 540 millions d’euros en 2021 à 1,2 milliard en 2023. Que dire aux usagers qui, eux, ont vu leurs factures énergétiques exploser de plus de 77% depuis 2014 ? Ou aux agents qui ne touchent pas dans son entièreté la dotation allouée pour leurs salaires ?
Dans le même temps où ENEDIS prévoit d’investir 96 mililards d’euros d’ici à 2040, il a l’obligation de garantir un service public de l’énergie à la hauteur de ses ambitions.