Un tiers des fermes laitières seraient en difficultés financières

Ecarts de rémunération entre les producteurs de lait et les industriels

Publié le 5 avril 2017 à 15:17

Question écrite N° 25669
Déposée au Journal Officiel du Sénat le 06/04/2017

Monsieur Michel LE SCOUARNEC souhaite attirer l’attention M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement sur les écarts de rémunération entre les producteurs de lait et les industriels de la transformation.

Un tiers des 63 000 fermes laitières françaises seraient en grande difficultés financières. En parallèle, les grands groupes industriels affichent des résultats en nette progression en 2016, avec par exemple 213 millions d’euros de bénéfices pour le Groupe Bel, 3ème groupe mondial des fromages ou Savencia, avec un excédent net de 104 millions d’euros. Le Groupe LACTALIS, numéro un mondial du lait contrevient également à la législation en ne communiquant pas ses comptes. Toutefois, son Président vient d’être classé au rang de 8ème fortune française selon le magazine Forbes.

Les principaux syndicats agricoles, FDSEA, Modef, Confédération Paysanne, Coordination Rurale… saluent les initiatives gouvernementales d’aides à la filière laitière mais souligne que « les exploitations survivent par des rééchelonnements de prêts et des ouvertures de crédit ». Ainsi, une dualité catastrophique s’installe, avec d’un côté des éleveurs laitiers exsangues qui travaillent dur pour ne rien gagner et de l’autre, des groupes industriels qui profitent du faible coût de leur matière première pour accroître leurs marges.

Ce déséquilibre n’est pas nouveau et malheureusement s’aggrave. Les producteurs laitiers ne demandent pas des moyens démesurés mais simplement la juste reconnaissance de leur travail par des prix rémunérateurs et adaptés. Aussi, le prix de base moyen constaté au premier semestre s’établit à 310€ la tonne alors que le montant de 350€ est avancé comme base minimum nécessaire à la survie des exploitations.

C’est pourquoi, au-delà des mesures précédemment prises, il lui demande ce qu’il entend entreprendre afin de rééquilibrer les relations entre producteurs laitiers et groupes industriels dans l’objectif de mieux gérer l’offre laitière, afin de tenir compte du coût de revient de la production et de construire le juste prix qui ne condamne pas les agriculteurs à l’abandon mais au contraire, leur permettre de vivre décemment grâce à une juste rémunération de leur travail.

Réponse de M le Ministre à venir

Michel Le Scouarnec

Ancien sénateur du Morbihan
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