Madame Varaillas attire l’attention de Monsieur le Ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé du Logement sur l’explosion du mal-logement en France.
Selon le 28e Rapport de la Fondation Abbé Pierre, 4,1 millions de Français étaient mal-logés en 2022, un chiffre alarmant auquel s’ajoutent les 12,1 millions de personnes touchées, de près ou de loin, par la crise du logement.
En cause, le décrochage de la production de logements sociaux, l’explosion des prix de l’immobilier et le contexte économique dégradé marqué par la hausse des taux, la hausse des prix de l’énergie, la pénurie de matériaux, la raréfaction de terrains à bâtir et encore par les nouvelles contraintes sur l’artificialisation des sols.
Alors qu’il ne représentait que 13% des dépenses des ménages dans les années 1980, le logement est devenu le premier poste de dépense, pouvant atteindre jusqu’à 50% des dépenses pour les ménages les plus fragiles, et creuse les inégalités socio-économiques. La crise du logement est devenue structurelle et, dans un contexte inflationniste, entraîne des millions de français dans le tourbillon d’une précarité multiforme (énergétique, alimentaire), et les expose à l’installation durable dans des logements insalubres voire à l’expulsion locative.
Le « choc de l’offre » promis par Emmanuel Macron en 2017 ne s’est pas produit et ne semble toujours pas à l’ordre du jour. Alors que 2,3 millions de ménages sont en attente d’un logement social, la politique gouvernementale s’inscrit à contre-courant des besoins : de la baisse des Aides Personnalisées au Logement (APL), à la suppression de places d’hébergement d’urgence ou encore à la loi visant à protéger les logements contre l’occupation illicite, la politique menée par le Gouvernement porte une lourde responsabilité dans l’explosion du mal-logement en France.
Le 83e congrès des HLM qui s’est tenu fin septembre a alerté les pouvoirs publics sur les besoins d’investissements dans la construction et la rénovation de logements à prix modéré, avec un objectif d’au moins 500 000 logements par an, dont 200 000 HLM pour répondre aux besoins du secteur.
Aussi, elle demande à Monsieur le ministre si le Gouvernement envisage une nouvelle trajectoire par la mise en place d’une politique de logement ambitieuse ?