Réforme du lycée : et les Sciences économiques et sociales ?

Question écrite à Luc Châtel, ministre de l'Éducation

Publié le 17 novembre 2009 à 11:47 Mise à jour le 8 avril 2015

Mme Nicole BORVO COHEN-SEAT attire l’attention de M. le ministre de l’Éducation nationale sur une des dispositions du projet de réforme du lycée qu’il a récemment présenté. Les Sciences économiques et sociales (SES) seraient désormais cantonnées à un statut d’« enseignement d’exploration ». Cette mesure renforcerait l’aspect optionnel des SES, matière pourtant suivie par 43% des élèves de seconde et restreindrait son volume horaire à une heure trente par semaine, contre deux heures trente actuellement. Cela pose plusieurs problèmes. Il y a une contradiction notoire entre la volonté affirmée d’aboutir à une orientation « plus ouverte », « plus progressive » et « plus juste » et cet aspect du projet de réforme. En effet, comment procéder à un choix éclairé d’orientation en fin de seconde si la matière principale de la série « économique et sociale » (ES) n’a été abordée que par une minorité d’élèves ? Qui plus est, chacun semblait conscient, au début de la crise, du fait que la compréhension large des mécanismes économiques et sociaux était essentielle pour la vie citoyenne du pays. Former des citoyens informés et actifs devrait être une des missions essentielles de l’école républicaine, ce qui reviendrait davantage à généraliser les SES en seconde qu’à y restreindre l’accès. Nicole BORVO COHEN-SEAT demande par conséquent à M. le ministre d’entendre l’inquiétude grandissante des enseignants en renonçant à ce projet.

Nicole Borvo Cohen-Seat

Ancienne sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC

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