Programmes Scolaires 2014 : encore le grand flou !

Question écrite au Ministre de l'Education Nationale

Publié le 9 juillet 2014 à 16:31 Mise à jour le 8 avril 2015

Question n° 12516 adressée publiée le 17/07/2014

M. Michel Le Scouarnec attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche sur les programmes scolaires pour la rentrée 2014. Le conseil supérieur des programmes (CSP) vient de formuler ses recommandations pour l’ajustement des programmes de l’élémentaire à la rentrée prochaine. Il s’agissait d’un engagement du précédent ministre de l’éducation nationale dans l’attente des nouveaux programmes qui doivent entrer en vigueur en 2016. Toutefois, ces recommandations apparaissent confuses pour les équipes pédagogiques déjà soumises à des changements des programmes chaque année. Par exemple, le CSP préconise que les élèves de cycle 2 « commencent à mémoriser les verbes être et avoir au présent et à l’imparfait » ou que « l’analyse des marques du pluriel s’appuie sur le repérage de régularités ». De même en mathématiques, où les élèves de cycle 3 aborderont « les relations entre les nombres d’usage courant » en calcul mental. Ces notions ne sont pas nouvelles et étaient déjà abordées dans les programmes antérieurs. Pis encore, les mêmes généralités se retrouvent en géographie où « on attend des élèves qu’ils acquièrent des repères qui seront approfondis au collège » et où « les territoires français sont évoqués ». En histoire, « la construction européenne est abordée à partir d’aspects concrets et significatifs ». Sans plus d’exemples précis. Les enseignants et leurs représentants s’interrogent sur l’application concrète de ces changements en classe. Les préconisations du CSP semblent donc trop imprécises ou soumises à interprétations, ce qui demandera aux enseignants de traduire ces éléments dans leurs organisations alors que les programmes vont encore changer dans deux ans. La refondation de notre école passe nécessairement par une évolution du contenu des enseignements. Les changements ne doivent pas complexifier le travail des enseignants mais au contraire favoriser la réussite de l’apprentissage des savoirs par tous les élèves pour que chacun ait le plus de chance de réussite. La transmission des connaissances est le cœur du métier des enseignants. Elle nécessite de fait une formation initiale forte et surtout une formation continue indispensable pour que l’intégration de nouvelles notions à enseigner se fasse dans des conditions optimales. C’est pourquoi il lui demande les mesures envisagées pour améliorer ce projet tout en apportant une véritable aide professionnelle aux enseignants et directeurs d’école.

Michel Le Scouarnec

Ancien sénateur du Morbihan
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