Question n° 11383 publiée le 24/04/2014
M. Michel Le Scouarnec attire l’attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le risque de pénurie en extencilline, seul traitement relatif à la syphilis.
Dans un contexte de ruptures fréquentes de médicaments, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) aurait constaté en effet, depuis la mi-septembre 2013, un défaut d’approvisionnement des stocks d’extencilline (benzathine benzylpénicilline). Selon l’agence, cette rupture aurait été effective fin septembre 2013 pour les dosages 600 000 UI et 1,2 MUI. Mais « la spécialité extencilline 2,4 restera disponible jusqu’en mai 2014 », prévoyait-elle. En réalité, les défauts de stocks seraient effectifs actuellement dans les hôpitaux et concerneraient les trois dosages.
La pénurie complète en extencilline imminente inquiète légitimement les experts, d’autant qu’il n’existe pas de réelles alternatives thérapeutiques. Cette situation est plus que préoccupante, voire critique, y compris pour les services spécialisés. La Bretagne est particulièrement touchée par un état des stocks très faible. Pour l’exemple, un cas récent de syphilis chez une femme enceinte est apparu dernièrement en Bretagne alors qu’il n’y avait plus d’extencilline à Lorient. Les médecins ont été obligés de passer par la pharmacie régionale qui leur a fourni l’un des dix lots restants pour l’ensemble de la Bretagne.
Il s’agit d’un problème majeur car cette affection peut être très grave, du fait des complications neurologiques et du risque de transmission materno-fœtale, et engager le pronostic vital en l’absence de traitement.
C’est pourquoi, alors qu’il est constaté une recrudescence des cas de syphilis, il lui demande les mesures envisagées pour développer la production d’extencilline afin de répondre efficacement aux besoins de traitement de cette maladie dans le cadre d’un droit à la santé pour tous ambitieux.