Mme Odette Terrade souhaite attirer l’attention de Mme la Ministre de l’Enseignement Supérieur sur l’augmentation des droits d’inscription à l’université.
Prévue dès la prochaine rentrée universitaire, cette augmentation représenterait un coût supplémentaire de 1,7% pour un étudiant en licence et de 2,6% pour un étudiant en master ou en doctorat.
Cette augmentation va toucher de plein fouet des étudiants déjà largement malmenés par un contexte économique défavorable et des perspectives d’avenir moroses. Le coût supplémentaire annoncé est un nouvel obstacle pour les familles modestes qui soutiennent leurs enfants dans leurs études. Cette augmentation menace en effet, l’égalité d’accès à l’enseignement pour les plus modestes.
Déjà, les annonces de choix entre l’aide au logement pour les étudiants ou la demi-part fiscale pour leurs parents est un premier coup porté aux perspectives d’étude pour les étudiants issues de famille aux faibles revenus.
Si le nombre d’étudiants d’origine sociale modeste a augmenté ces dernières années, le chiffre tombe à moins de 10% d’élèves boursiers en master.
Pour l’exemple, l’Université Paris Dauphine a revendiqué son ambition de devenir "une faculté sélective" en augmentant de 4 000euros, les frais pour certains masters à la rentrée dernière, illustrant les craintes pressenties de la loi LRU.
Dans le Val-de-Marne, le projet de délocalisation de l’École Normale Supérieure du site de Cachan vers le plateau de Saclay en s’éloignant de Paris, illustre aussi les répercussions indéniablement à la hausse sur les dépenses des étudiants tant au niveau de leur budget transport que du logement.
La réforme des Université et notamment leur autonomie financière ne doit pas se faire au détriment de l’accès pour tous aux études et de la diversification des diplômes proposés. Les facultés réputées comme prestigieuses ou les filières valorisantes ne sont pas destinées à une seule catégorie d’étudiants d’origine sociale favorisée. C’est le rôle de l’État d’assurer à tous la possibilité d’effectuer des études dans un établissement choisi et ce quelque soit son budget, son parcours ou celui de ses parents.
Une sélection par l’argent des étudiants ou un élitisme par les revenus de la famille des droits d’étude dans une faculté est contraire aux valeurs de notre République, valeurs de solidarité, de démocratie et surtout d’égalité.
C’est pourquoi, elle lui demande quelles mesures elle compte prendre pour encadrer voire abroger cette augmentation pénalisante pour les étudiants les plus précaires. De plus, elle souhaiterait connaitre les dispositions envisagées pour une meilleure représentativité de notre société et notamment des catégories sociales modestes dans les établissements d’études supérieures.
Paris, le 07 juillet 2010