Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,
Hier les caisses de L’Etat étaient vides pour augmenter les salaires, les pensions et les minima sociaux. Curieusement, aujourd’hui, elles ne le sont plus, au profit de la spéculation et de la finance.
Le Président de la République dit vouloir « moraliser le capitalisme financier », tout en refusant de conditionner au contrôle public et citoyen les aides ainsi accordées. Il y a peu, il proposait même de dépénaliser le droit des affaires et envisageait de supprimer le délit d’abus de biens sociaux.
En outre, il s’alarme de la crise du logement tout en organisant, avec la loi de Madame BOUTIN, la casse du logement social.
Et l’on attend toujours la suppression des parachutes dorés. Suppression que votre majorité à refusé hier en votant contre notre amendement. Cela, vous le cachez au Français. Par contre votre gouvernement répond présent dès lors qu’il s’agit de contrôler, de « chasser », et de sanctionner les salariés privés d’emplois ou les bénéficiaires de minima sociaux.
Monsieur le Ministre, les Français ne supportent plus cette injustice qui veut que l’on se porte au secours des plus riches tandis que les plus pauvres peinent chaque jour d’avantage.
Les Français ne supportent plus cette politique qui soutient financièrement les responsables de la situation actuelle, qui vient au secours de la spéculation et de la bourse mais qui les laissent eux, salariés, étudiants, chômeurs, retraités, sur le bord de la route. Je pense ici particulièrement aux salariés du groupe « Matussière et Forest » - de mon Département, l’Isère, dont 460 d’entre eux reçoivent en ce moment leur lettre de licenciement ou encore aux « Renault » de Sandouville que je salue pour leur lutte exemplaire.
Il y a pourtant bien des mesures à prendre pour protéger celles et ceux qui risquent d’être les principales victimes de cette crise spéculative : revenir sur le bouclier fiscal, nationaliser durablement les établissements soutenus financièrement par l’Etat, arrêter net le processus de privatisation de la poste, interdire les expulsions - y compris pour les accédants à la propriété touchés par la crise des crédits relais - geler les procédures de licenciements boursiers.
Ma question est donc la suivante : alors que vous apportez des garanties sans contrepartie aux financiers, allez-vous instaurer un bouclier social pour protéger les populations de votre désastreuse politique ? Quelles garanties apportez-vous à celles et ceux qui craignent, à raison, pour leur travail, qui subissent la baisse continue de leur pouvoir d’achat et qui, tout simplement, ont peur de ce que demain sera fait ?