Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mes cher(e)s collègues,
Quelle mauvaise surprise ! Au moment même où le gouvernement s’efforçait de convaincre que l’emploi est sa priorité, les 1500 salariés de la Samaritaine apprenaient par la presse que leur patron, le groupe LVMH, leader mondial de l’industrie du luxe, une des premières entreprises du CAC 40, qui a réalisé 2,5 milliards d’euros de bénéfices en 2004, fermait le magasin. Le motif : la mise en sécurité des bâtiments.
Effectivement, depuis 2000, la commission préfectorale de sécurité exige une mise en conformité du site prestigieux du Pont Neuf, classé à l’inventaire des monuments historiques, une situation, connue du groupe LVMH qui a acheté le magasin en 2001.
Aussi, la précipitation actuelle ne peut qu’inquiéter les personnels et les parisiens, sur les intentions réelles du groupe. N’est-ce pas la mort annoncée du grand magasin au profit de quelque opération spéculative hautement rentable !
- crainte d’autant plus persistante qu’aucune réponse crédible n’est fournie aux salariés, y compris au du CE qui se tenait hier !
La façon dont sont traitées 1500 personnes, pour certains et surtout certaines depuis 20 ou 30 ans dans le mythique magasin parisien est une honte.
Pour la mise en conformité du site, des experts indépendants proposent deux solutions. Travaux par tranche sur 10 ans avec ouverture partielle du magasin ou fermeture totale pendant plusieurs années !
Les salariés se sont prononcés pour la première solution, avec maintien des emplois et congés formation.
M. le Ministre, l’Etat doit prendre ses responsabilités.
Fera-t-il respecter les procédures d’information et de consultation des organismes représentatifs des salariés ?
Prendra-t-il les dispositions nécessaires pour que la garantie d’emploi soit assurée, tant des 800 salariés relevant directement de la Samaritaine, que des 800 démonstratrices et démonstrateurs qui, pour certains, sont des salariés, des prestigieuses marques, comme DIOR, GIVENCHY et j’en passe, du groupe LVMH.
Les salariés demandent l’organisation d’une table ronde réunissant les élus parisiens, les dirigeants de l’entreprise, les représentants des salariés et leurs organisations syndicales, la Direct ion départementale du travail et de l’emploi et les représentants de la Préfecture.
Pour ma part, avec les élus de mon groupe au Conseil de Paris, je soutiens cette proposition.
De votre côté, M. le Ministre, qu’entendez-vous faire pour favoriser la tenue de cette table ronde ?