Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes cher(e)s collègues,
Depuis le début des opérations militaires en Afghanistan, c’est bien dans une spirale de guerre que les Etats-Unis se sont engagés. Il était illusoire de penser que les frappes resteraient limitées et avec bien d’autres, nous avons fait entendre le risque d’engrenage et les conséquences humaines qui en découleraient.
Aujourd’hui, Monsieur le Ministre, le Haut Commissariat des Nations-Unies aux réfugiés se fait l’écho de l’aggravation de la situation des populations et des limites des possibilités de l’action humanitaire. Situation que l’arrivée de l’hiver va encore amplifier. Ce sont des millions de personnes qui sont aujourd’hui menacés de famine, de maladie, d’errance.
Les opérations militaires s’avèrent inefficaces pour atteindre rapidement des objectifs tangibles contre le terrorisme. Une solution politique afghane ne serait pas imminente. Le peuple afghan doit-il continuer à subir les bombardements en attendant ?
La poursuite du conflit est source de tensions, de dissension au sein de la coalition internationale et de renforcement des humiliations, terreau dont se nourrit le terrorisme.
Alors qu’aujourd’hui encore, l’importance de la coalition contre le terrorisme, qui réunit 52 Etats musulmans est un atout pour une coopération sur le terrain politique et financier.
Monsieur le Ministre, quel bilan pouvez-vous faire devant la représentation nationale des actions militaires engagées depuis un mois ? Quelle est la nature exacte de la coopération militaire de la France ?
Quel est l’objectif poursuivi aujourd’hui ? La mise hors d’état de nuire de BEN LADEN et de ses réseaux est-elle tangible ?
Face aux incertitudes de la situation et aux incohérences dangereuses de l’action militaire, n’est-il pas temps que les autorités françaises agissent, y compris avec les partenaires européens, pour suspendre les bombardements comme des voix de plus en plus nombreuses, dont celles du Secrétaire Général des Nations-Unies le demandent et proposent une reprise de contrôle par l’Assemblée Générale des Nations-Unies de la nécessaire lutte contre le terrorisme ?