Soutien au salarié d’AREVA CEZUS de Jarrie

Une sanction disciplinaire disproportionnée

Publié le 9 mai 2016 à 09:33

Monsieur le Préfet de l’Isère,

Les salarié-e-s d’AREVA-CEZUS de Jarrie sont mobilisés depuis le 12 avril, suite à la décision de licenciement prise par la direction à l’encontre d’un de leurs collègues.

Ils contestent la disproportion de la sanction disciplinaire pour une faute qui raisonnablement ne saurait aller au-delà d’un avertissement ou d’une simple mise à pied.

Un refus de prendre, à la ceinture, son masque de protection alors que nul danger n’existait sur le site, pour franchir la courte distance qui le séparait du réfectoire où il se rendait prendre sa pause, quelques échanges verbaux avec sa hiérarchie, ne peuvent en aucune façon justifier le licenciement d’un salarié que chacun s’accorde à reconnaitre irréprochable, notamment en matière de sécurité.

Son licenciement est une décision lourde de conséquences pour lui, pour son parcours professionnel, pour l’avenir de sa famille et de ses trois enfants.

Je comprends, tout comme les salarié-e-s qui y sont confronté-e-s quotidiennement, la nécessité de maintenir un haut niveau de sécurité sur le site de Jarrie. Une sécurité qui dépend à la fois de la définition de procédures, de leur maitrise et de leur contrôle régulier et de leur mise en œuvre par l’ensemble des personnels du site. Je ne pense pas qu’une telle sanction niant le professionnalisme des opérateurs, contribue à créer les conditions de sérénité et de sécurité indispensables à l’exercice d’activités industrielles présentant des risques avérés.

Malgré les excuses du salarié, la direction maintient sa décision et refuse toute médiation demandée par les salarié-e-s eux-mêmes et leurs représentants, et pour laquelle l’inspection du Travail a proposé son concours. L’intransigeante de la direction n’est aucunement justifiée et la sanction excessive.

Je ne doute pas, Monsieur le Préfet, que vous serez sensible à cette situation et comprendrez le profond sentiment d’injustice ressentie par l’ensemble des salariés du site, sentiment que je partage pleinement.

Aussi je sollicite votre intervention pour permettre, sous votre autorité, une médiation avec la direction d’AREVA-CEZUS afin de reconsidérer la sanction et la réintégration du salarié licencié à son poste de travail, permettant ainsi la reprise de la production.

Dans l’attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de ma considération.

Annie David

Ancienne sénatrice de l'Isère
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