Monsieur le Ministre,
Jamais l’angoisse du lendemain n’a été si forte pour notre agriculture, nos agriculteurs et les 800 000 emplois de ce secteur.
Si nous ne sommes pas capables de défendre et de promouvoir ce secteur vital pour les Français, alors notre Pays risque de connaître un avenir bien sombre.
Lait, viande bovine, porc, trois secteurs essentiels gravement touchés qui pourraient engendrer une perte d’au moins 10% d’éleveurs, soit plus de 20 000. Il faut les sauver d’urgence, l’Etat en a le devoir, les grandes surfaces d’autre part doivent assurer des prix de vente rémunérateurs pour nos producteurs qui méritent des garanties de revenus à la hauteur de leur travail.
Ensuite il faut construire de nouvelles perspectives et des engagements dans la durée de la part de la grande distribution. Au fil des années les outils de gestion de marchés ont été supprimés (intervention publique, stockage et restitutions, ..).
Pire encore, en 2003, l’Europe invente l’idée la plus nocive qui soit, en instaurant le découplage des aides PAC. Ainsi l’Europe n’est plus en capacité de compenser avec justesse la volatilité des prix et des revenus.
Le libéralisme effréné en cours engendre la course sans fin à l’agrandissement, à la compétitivité exacerbée entre Etats membres qui ouvre la voie au dumping social, à la main-d’œuvre bon marché et aux prix tirés vers le bas.
Monsieur le Ministre, cette politique a-t-elle un sens ?
Quelles solutions envisagez-vous pour garantir les prix et des revenus décents, satisfaisants pour nos agriculteurs ?
Il est difficile aujourd’hui d’encourager les Jeunes à s’installer et à investir sans aucune garantie en retour.
Il n’y aura pas de développement durable et solidaire sans une orientation nouvelle co-construite avec l’ensemble des acteurs.
Avec l’espoir que ce chantier soit vraiment lancé, veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments respectueux.