Mesdames, Messieurs les Maires,
Cher-e-s Collègues, Membres de l’association des Maires ruraux du Morbihan
J’ai été informé de l’initiative menée par votre association au sujet de la loi NOTRe. Je tenais à vous féliciter pour votre engagement et votre détermination en faveur de vos communes et de vos administrés.
Nous sommes dans une période de récession forte des finances locales. C’est un choix délibéré du Gouvernement actuel pour réduire le déficit dont l’ancienne majorité porte une lourde responsabilité.
Comme vous le savez, en 2014, après plusieurs années de gel, nous avons eu pour la première fois une baisse des dotations, en absolu, de 1,5 milliard, dont 840 millions pour les communes et leurs groupements. Dans le même temps, les charges augmentent, sans que les maires puissent dire leur mot. Au total, les collectivités perdront 28 milliards d’euros sur 4 ans. Ce n’est pas négligeable, sans tenir compte de la baisse des dotations annoncée pour 2015 !
Cette situation vous pénalise dans l’exercice quotidien de vos missions en faveur de l’intérêt général. Cela vous demande aussi de vous adapter en permanence à cette réduction sans précédent des finances locales. Malheureusement, il faut restreindre sur l’essentiel : soit l’investissement, soit les services. Le risque majeur, déjà engagé, c’est de mettre en panne les investissements, alors que les collectivités représentent 71 % de l’investissement public. C’est un risque pour l’économie nationale. Retarder les investissements, on peut le faire pendant un an ou deux. Mais, après, ce sont les services qui seront touchés.
La diminution des dotations aux Collectivités ne concerne pas que les élus car elle sera autant d’argent en moins au quotidien pour les services publics, les travaux d’aménagement du territoire, les associations, les clubs sportifs, la culture, l’éducation…bref ce qui rend la vie de nos concitoyens plus sereine et agréable mais surtout qui crée du lien social, de la solidarité et peut redonner de l’espoir.
Il faut sortir de la nasse dans laquelle les élus locaux sont aujourd’hui empêtrés, entre des dépenses contraintes de plus en plus prégnantes et des ressources financières de moins en moins maîtrisées, faute de pouvoir en fixer le rendement.
Je suis convaincu que l’intervention publique locale est essentielle pour la population, avec des moyens financiers globalement renforcés, ce qui n’est pas prévu. Et n’oublions jamais, que si dette il y a dans nos collectivités, admirablement stable depuis 30 ans, parfaitement maîtrisée, rappelons qu’elle sert l’investissement, donc la croissance, contrairement à celle de l’Etat qui comble le déficit dû à sa mauvaise gestion. Les collectivités, il faut les choyer, car elles ne sont pas une charge mais un levier pour notre pays en crise. Il faut vraiment que les Maires et l’ensemble des Elus locaux de base soient entendus et écoutés. C’est aussi l’intérêt du Gouvernement et de toute la population.
Aussi, vous pouvez compter sur toute ma détermination et ma conviction pour porter vos préoccupations dans notre Haute Assemblée. Je vous invite à me communiquer toutes vos observations et remarques sur votre expérience communale. Ces éléments serviront à l’ensemble de mon Groupe pour rappeler qu’un autre choix de société est possible.
Restant à votre disposition, je vous prie de croire, Mesdames, Messieurs, en l’assurance de mes sincères salutations.