Monsieur le Ministre,
Partout sur notre territoire comme en Bretagne, de nouvelles actions d’agriculteurs sont annoncées. Elles s’inscrivent dans un contexte d’une crise qui perdure.
Leur premier motif de mécontentement porte sur le non respect par la grande distribution, des engagements pris lors des Etats généraux de l’Alimentation en décembre dernier. En effet, les promotions à des prix très faibles se sont multipliées. Derrière ces prix bas, se cache la question de la rémunération du travail de nos agriculteurs. La moitié des agriculteurs français a eu un revenu 2017 inférieur à 350€ par mois. C’est injuste et anormal !
En l’absence de régulation, les relations entre producteurs et grande distribution se crispent pour au final, ruiner les paysans et enrichir les spéculateurs. Il est urgent de repenser toute la filière avec l’objectif principale d’une agriculture qui assure aux exploitants des revenus décents et la maîtrise des volumes de production.
Nos territoires ruraux, comme les Côtes d’Armor paient le prix fort des conséquences de cette situation. Partout, dans nos campagnes, des hommes et des femmes se retrouvent plongés dans des situations souvent graves. La révision de la carte des zones agricoles défavorisées est le deuxième motif d’inquiétude du monde agricole. De nombreux éleveurs risquent de perdre l’ICHN, l’indemnité compensatoire de handicaps naturels. De nouveaux critères européens en la matière ont été mis en place. Au total, 4 000 communes rentrent dans le nouveau zonage et 1 000 communes en sortent. Soit 14 111 communes contre 10 477 auparavant.
Il semblerait que cette nouvelle carte ne prenne pas complètement en compte les spécificités territoriales ou de nombreux handicaps naturels. Le Président de la République a bien annoncé des mesures de compensation avec des MAEC (Mesures agroenvironnementales) pour les sortants du dispositif. Mais ce n’est pas suffisant, tant les besoins et les attentes sont nombreuses.
Les organisations syndicales agricoles comme le Modef ou la Confédération Paysanne demandent à ce qu’une discussion soit engagée. Je suis certaine qu’elles peuvent compter sur votre bienveillance pour répondre à cette demande afin d’apporter au monde agricole, l’espoir dont il a tant besoin.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de mes sincères salutations.