Monsieur le Ministre,
Je souhaite attirer votre attention sur les conséquences pour les agriculteurs bretons de la mise en œuvre de la PAC 2018.
Alors que la moitié des agriculteurs français a eu un revenu 2016 inférieur à 350 € par mois, un transfert de charge des obligations de l’Etat concernant le budget de la PAC, serait envisagé. Cette décision serait contradictoire avec la volonté affichée que les crédits de la PAC servent l’ensemble de l’agriculture française, avec une attention particulière aux zones les plus défavorisées et aux secteurs fragiles comme l’élevage, et accompagnent encore mieux les différents modèles de production.
Selon les premières estimations, la contribution de la région Bretagne augmenterait de 36.4 millions €. Ainsi, 96,4 millions € d’aides PAC seraient retirés à l’économie agricole régionale sur l’enveloppe initiale de 547 millions d’aides du 1er pilier de 2013, soit une baisse de 17,6%. Par exemple, pour une exploitation laitière moyenne en Bretagne, cela représentera une perte sèche de 2 500 € par an.
Ce nouveau coup de rabais ne pourra être supporté par l’agriculture française qui traverse une crise grave avec des prix de marché ne couvrant plus les coûts de production.
Le Conseil Régional de Bretagne a d’ailleurs élaboré une contribution à la réforme de la PAC qui s’articule autour de 6 orientations : accentuer le rôle de régulation de la PAC, agir sur la volatilité des prix, soutenir et accompagner les agriculteurs en activité, maintenir un budget PAC à la hauteur des enjeux et enfin une meilleure transparence et distribution des fonds PAC.
Vous trouverez en pièce jointe une copie de ce document. Je suis certaine que vous prendrez connaissance de ses préconisations avec bienveillance. Il est impératif que les modalités de mise en œuvre de la PAC 2018 respectent les engagements de soutien aux filières en difficultés.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de mes sincères salutations.