Monsieur le Ministre,
Je souhaite attirer votre attention sur la situation des éleveurs laitiers.
Connaissant votre attachement à la promotion de notre ruralité et la défense de notre agriculture au sein de notre Haute Assemblée, je suis certain que vous saurez appréhender avec bienveillance les craintes de toute une filière au sein de vos nouvelles responsabilités.
Ces derniers jours, les producteurs de lait ont témoigné de leurs inquiétudes pour l’avenir de leur profession.
Depuis la sortie des quotas laitiers et la fin des instruments de gestion et de régulation, le marché laitier s’avère extrêmement volatile avec des variations de prix du simple au double.
Certes, le prix français du lait autour de 280 euros la tonne ou entre 0,28 et 0,30 euros par litre, a mieux résisté que ceux de nos voisins européens mais il reste insuffisant pour couvrir les charges dans les exploitations.
Par ailleurs, les relations entre producteurs et coopératives se sont largement dégradées. Ainsi des crispations ou des blocages apparaissent dans un contexte d’envolée des cours mondiaux de produits comme le beurre. Actuellement ce dernier se vend 5.400 euros la tonne contre 1.800 euros il y deux ans.
Les producteurs laitiers ne demandent pas des moyens démesurés mais simplement de mieux redéfinir les relations entre transformateurs et distributeurs avec comme objectif une revalorisation des prix et de leurs revenus, absolument nécessaire et juste.
Vous avez reconnu lors d’une rencontre avec les représentants syndicaux que "le prix du lait était à l’heure actuelle, pas à un niveau suffisant" mais aussi que "la question du prix payé, du juste prix sera traitée en priorité".
C’est pourquoi, je vous demande de bien vouloir m’indiquer quels engagements vous comptez prendre afin de rétablir le dialogue entre coopérateurs et coopératives pour redonner espoir et confiance à une filière laitière à bout de souffle.
Il n’y aura pas de développement durable et solidaire sans une orientation nouvelle construite avec l’ensemble des acteurs.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de mes sincères salutations.