Ce sont 167 salariés qui demeurent dans l’angoisse du devenir incertain de leur usine

Situation du site industriel AKERS à Thionville

Publié le 10 février 2016 à 11:16 Mise à jour le 1er avril 2016

Lettre au Préfet de la Moselle.

Monsieur le Préfet,

Je voudrais vous faire part de mes préoccupations concernant la situation du site de production thionvillois du groupe suédois AKERS.

Fleuron industriel de notre département et du savoir-faire local depuis 1880, ce site est menacé de fermeture. Les actionnaires recentreraient les activités, à mon sens, sans prendre complètement en compte les points forts du site et en particulier sa maîtrise du processus de valorisation de l’acier, allant de la fusion (aciérie) à des produits finis à haute valeur ajoutée à destination de nombreux sites industriels dans le monde.

Il s’agit de la seule usine en France qui intègre l’ensemble de la chaine de valeur.

Aujourd’hui, ce sont 167 salariés qui demeurent dans l’angoisse du devenir incertain de leur usine. Angoisse très justement ressentie lorsqu’on sait quel fut le sort des vallées sidérurgiques de notre Région et de leur savoir-faire séculaire.

Le projet qui est privilégié, à ce jour, par les partenaires sociaux est conduit par M. VERMERSCH, actuel Directeur du site thionvillois. M. VERMERSCH souhaite maintenir et concentrer l’activité à Thionville en conservant 116 emplois.

Ce projet me parait être plus crédible et plus viable que celui qui est proposé par M. SOUILAH, Directeur du site de Berlaimont, dans le Nord, qui souhaite poursuivre la production des deux sites et maintenir 130 emplois au total. Une solution coûteuse du fait de la logistique que cette organisation nécessite.

De plus, Berlaimont n’affiche pas les mêmes capacités en termes de production, de valorisation de l’acier et de rentabilité. L’activité de ce site dépend d’ailleurs de celle du site mosellan.

Plusieurs questions restent sans réponse aujourd’hui et il me parait urgent au regard de la situation, des enjeux et des inquiétudes exprimées par les salariés, d’y répondre :

Quels moyens vont être mis en œuvre afin de garantir le maintien de l’activité et de l’emploi sur le site thionvillois ?

Quelles sont les mesures que compte mettre en œuvre la Région ACAL afin de limiter l’impact d’une éventuelle procédure de licenciements économiques ?

Aujourd’hui, les acteurs publics de ce dossier n’ont adopté aucune position claire.

Je partage l’inquiétude des dizaines de salariés thionvillois qui ne trouvent aucune réponse à leurs interrogations et à leurs attentes, alors même que la période d’observation s’achève bientôt.

Notre territoire est riche d’un savoir-faire et d’une culture du travail reconnue qu’il nous appartient de défendre. Il en va de l’avenir d’un bassin de vie et d’emploi qui a déjà trop souffert des fermetures et plans de licenciements que l’on ne compte plus.

Aussi, je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter à ma connaissance les éléments de réponse qui permettront de clarifier la situation.

Dans l’attente de vous lire et en vous remerciant ainsi que dans l’attente d’une prochaine rencontre à l’occasion de laquelle nous pourrons, avec d’autres, évoquer ce dossier qui me tient particulièrement à cœur,

Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l’expression de ma Haute considération.

Patrick Abate

Ancien sénateur de Moselle
Voir le site Contacter par E-mail Suivre sur Facebook Suivre sur Twitter

Ses autres interventions :

Sur les mêmes sujets :

Industrie
Emploi, salaires et retraites