Monsieur le Garde des Sceaux,
Le 8 décembre dernier, usant du droit de contrôle que confère la loi aux parlementaires, nous sommes allées visiter la maison d’arrêt de Villepinte en Seine-Saint-Denis.
Nous avons apprécié l’accueil que nous a réservé sur place l’ensemble du personnel de l’administration pénitentiaire dont la disponibilité et l’écoute nous ont permis de mieux comprendre le fonctionnement de cet équipement tant dans la gestion quotidienne que dans les rapports entretenus avec les détenus.
Toutefois, au cours de cette visite deux éléments ont retenu toute notre attention et ont motivé le présent courrier.
Tout d’abord, s’agissant de la capacité d’accueil de cet établissement pénitentiaire, bien que celle-ci soit fixée à 588 détenus, 870 personnes y étaient incarcérées le jour de notre passage.
Cette surpopulation a bien évidemment des conséquences sur la gestion quotidienne de l’établissement.
C’est vrai en terme de personnels relevant de l’administration pénitentiaire qui sont en sous-effectif notamment les surveillant(e)s ; ce qui pourrait avoir des incidences non seulement sur leur sécurité mais aussi sur celle des détenus.
Ensuite, s’agissant de l’équipement médical, il s’avère que le matériel de radiologie est obsolète et ne peut servir qu’aux radios pulmonaires. Pour les autres soins nécessitant une radiologie plus approfondie, celle-ci doit être pratiquée à l’hôpital R. Ballanger ; les résultats n’étant connus que 80 jours plus tard.
Par ailleurs, un seul médecin est rattaché à cette maison d’arrêt ; quant aux psychiatres et aux psychologues, les postes ne sont pas pourvus.
Comment, dans ces conditions, la prison peut-elle assumer ses missions qui, au-delà de l’incarcération, doit contribuer à la réinsertion et donc à la prévention de la récidive ?
De toute évidence, le manque de crédits permettant de répondre aux missions d’une maison d’arrêt comme celle de Villepinte se fait criant.
Nous vous serions, par conséquent, reconnaissantes de bien vouloir nous faire savoir quelles sont les mesures que vous envisagez de prendre afin d’améliorer les conditions de travail du personnel pénitentiaire et les conditions de détention des personnes incarcérées.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Garde des Sceaux, l’expression de nos salutations distinguées.
Eliane assassi et Marie George Buffet.