Auray, le 27 mai 2014
Objet : Projet de Loi Autonomie
Madame la Ministre,
Le vieillissement de la population et la perte d’autonomie des personnes âgées sont un vrai enjeu pour notre société qui doit apporter des solutions nouvelles dans la prise en soin des malades, les charges qui s’y ajoutent, et le soutien aux familles.
Si l’on peut se réjouir de voir l’espérance de vie augmenter de manière constante en France, malheureusement on voit croître avec elle le nombre de personnes atteintes de maladies neurodégénératives qui provoquent des déficiences psychologique, cognitive, et physique. C’est le cas de la maladie d’Alzheimer et de certaines maladies apparentées. La France compte aujourd’hui cinq millions de personnes âgées de soixante-quinze ans et plus, et près de 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le nombre de ces malades devrait atteindre 1,3 million en 2030.
La future loi d’adaptation pour la société au vieillissement est donc très attendue par les associations de professionnels du grand âge et les familles des personnes âgées fragilisées par la maladie. Dès le début de son quinquennat, François Hollande, Président de la République, avait annoncé ce projet de loi et son application devait débuter en 2014. Après des mois de missions et de rapports au gouvernement, et après des mois de concertations avec les associations de professionnels et d’usagers, son examen a finalement été retardé, au désespoir des aidants et des proches de malades qui se heurtent quotidiennement à de multiples obstacles qui
font de leur parcours d’accompagnement, un véritable « parcours du combattant » !
Les attentes des familles sont grandes et, malgré des contraintes budgétaires, il est du ressort de votre Gouvernement de prendre toute la mesure de la nécessité de « l’adaptation de la société au vieillissement » et de relever le défi de la dépendance. Cette réforme est reportée depuis de nombreuses années alors que sa mise en œuvre serait une avancée significative pour l’ensemble des proches de malades, des professionnels et des associations.
Ainsi il serait nécessaire de mettre en œuvre des mesures qui offrent une meilleure prise en compte des situations humaines et financières vécues par les personnes malades et leurs familles, ensuite pour financer la création de nouveaux EPHAD (Etablissements pour personnes âgées dépendantes), sans oublier que la collectivité doit réfléchir à des formules d’accueil temporaires en habitat diversifié, et enfin de créer des structures d’accueil et de soutien aux aidants. De plus, chaque année, ce sont près de 220 000 nouveaux cas de malades d’Alzheimer qui sont dénombrés. En l’absence d’une véritable politique de prévention, ces chiffres continueront de progresser.
Dans l’attente d’une réponse rapide de votre Gouvernement à l’intention des malades, de leurs familles, des associations et des professionnels, je vous prie croire, Madame la Ministre, en l’expression de mes meilleurs sentiments.