Lettre à l’Ambassadeur de Tunisie en France
Je suis extrêmement choquée par la campagne calomnieuse, ignoble, obscène que des titres de la presse tunisienne ont lancée contre Madame Sihem BENSEDRINE, porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), et dont l’action est tournée vers la défense des droits dans votre pays.
J’apprends que le quotidien Al-Chourouk -dont le rédacteur en chef vient d’être fait Officier de l’Ordre national du mérite culturel- a également pris pour cible Souheyr BELHASSEN, vice-présidente de la Ligue pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme (LTDH) et membre du bureau de la FIDH, ainsi que Maître Mokhtar TRIFI, président de la LTDH et Maître Mohamed JMOUR, membre du Conseil de l’Ordre national des Avocats tunisiens. Je dois vous dire que ces faits suscitent une certaine indignation en France.
Il n’est en aucun cas acceptable que des journaux puissent user d’une telle violence, d’une telle haine pour tenter de discréditer et d’humilier celles et ceux dont ils n’acceptent pas les actions et opinions. De tels procédés, qui salissent l’image même de la Tunisie, sont par ailleurs contraires à l’article 12 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et à l’article 17 du Pacte international relatif aux droits civiles et politiques.
C’est pourquoi je tenais à vous faire part, Monsieur l’Ambassadeur, de ma consternation devant ces agissements et vous dire que je suis totalement solidaire de leurs victimes.