Madame la Ministre,
J’ai appris par la presse votre refus de l’importation des déchets toxiques australiens qui devaient être traités par incinération par l’entreprise Tredi sur le site de Salaise sur Sanne en Isère et je me réjouis de cette décision qui rejoint celle de plusieurs pays européens.
Il est impensable qu’un produit hautement toxique, dont l’utilisation est interdite en Europe, comme l’est l’HCB, puisse être autorisé à traverser la moitié de la planète par bateau puis transiter du Havre jusqu’à Salaise sur Sanne par voix terrestre.
La haute qualité des installations industrielles et le savoir-faire des entreprises qui nous permettent de traiter nos propres stocks de déchets ne peuvent justifier que la France devienne la poubelle d’autres pays.
L’exportation de 9 000 tonnes de déchets est sans nul doute une solution séduisante pour le pays exportateur soucieux de son environnement mais nous ne pouvons ignorer que, même si les normes sont respectées, l’incinération rejette des polluants dans l’air et dans l’eau et qu’après incinération, les résidus de combustion peuvent être toxiques et devront être entreposés dans des centres de stockage ultimes qui ne sont pas sans continuer de poser un risque réel. Aussi, même s’il s’agit d’un marché rentable et sans doute d’une opportunité en matière d’emploi, il ne peut s’agir en la matière d’une simple transaction industrielle ou économique.
Il est donc tout-à-fait inacceptable qu’un pays comme l’Australie refuse de prendre la responsabilité de ses déchets et décide de les faire traiter ailleurs au mépris de la santé et de l’environnement du pays destinataire et je souhaite qu’une telle opération de traitement, fût-elle menée par étape, ne puisse en aucun cas être envisageable à l’avenir en France.
C’est la position des élus et de la population de notre territoire pleinement conscients des risques et je ne doute pas que vous continuerez à exercer la plus grande vigilance.
Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération.