Monsieur le Préfet,
Je souhaite appeler, dans l’urgence, votre attention sur la situation des 540 étudiants du département d’anthropologie de l’université de Paris VIII qui protestent, depuis plus de cinq mois, contre la disparition de la filière Anthropologie et la suppression du Laboratoire d’Anthropologie Historique et Technique du fait de l’entrée en vigueur, en septembre 2005, de la réforme licence-master-doctorat dite « d’harmonisation européenne des diplômes ».
En l’absence de règlement de ce conflit, l’un de leurs enseignants a entamé, depuis le 14 mars dernier, une grève de la faim.
Avec cette réforme, l’anthropologie est sommée soit de devenir une discipline mineure de Sociologie accessible uniquement en 3ème année soit de disparaître. Elle est, en tout état de cause, très certainement en voie d’extinction suite à la non reconduction de son laboratoire de recherche.
Il s’agit là d’une véritable régression puisque jusqu’ici Paris VIII était la seule université de France à proposer un cursus complet en Anthropologie, depuis le DEUG jusqu’au Doctorat.
Plus qu’une problématique de dénomination de diplôme, il s’agit d’une problématique de l’enseignement d’une science possédant ses propres objets, sujets et méthodes.
Au-delà du fonctionnement interne d’une université, c’est l’avenir même de l’anthropologie à l’échelle nationale qui est en jeu avec la suppression progressive des cursus d’ethnologie à Paris V, Paris VII et Paris X.
Dans ces conditions et après plus de cinq mois de conflit, il apparaît indispensable, Monsieur le Préfet, de mettre en place une médiation afin de sortir de cette situation qui n’a que trop duré.
Pour une meilleure information, je joins à la présente la synthèse historique du mouvement ainsi que la lettre de protestation du professeur en grève de la faim.
En vous remerciant par avance de votre diligence dans ce dossier,
Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l’assurance de ma considération distinguée.