Monsieur le Ministre,
Je n’ai pu vous interroger hier lors de la commission des affaires étrangères, aussi je vous écris pour attirer votre attention sur la situation au Soudan et au Soudan du Sud.
Un an après l’indépendance du Sud Soudan, une guerre pour le contrôle et l’exploitation des ressources en hydrocarbures a de nouveau éclaté à la frontière dans le sud Kordofan et le Nil bleu. Ce regain de tension a déclenché une grave crise humanitaire accompagnée de mises en cause très préoccupantes des droits humains.
Les bombardements aériens incessants effectués dans les zones civiles par le gouvernement du Soudan à l’intérieur du Sud Soudan, au mont Nouba et dans l’état du Nil Bleu a provoqué le déplacement de plus de 300 000 civils et près de 170 000 réfugiés.
Le Président Omar el Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt International pour crime de guerre, crime contre l’humanité et crime de génocide refuse tout accès à la région aux organisations humanitaires, alors que les populations sont très fragilisées par la famine, par les maladies, par des conditions sanitaires désastreuses et une insécurité grandissante.
Il est maintenant urgent que le Soudan applique enfin la résolution 2046 du Conseil de Sécurité autorisant l’ouverture de couloirs aux organisations non gouvernementales internationales dans les deux pays. Il est aussi indispensable qu’un strict embargo sur les armes puisse être respecté afin de mettre un terme à la prolifération et aux trafics actuels.
Je souhaite vivement, dans cet esprit, que les autorités françaises, avec leurs partenaires européens, puissent prendre les initiatives adéquates y compris au sein des Nations Unies pour favoriser un retour si nécessaire à la sécurité, à la paix et aux respects des droits de l’ensemble des peuples concernés.
Je vous remercie de l’attention que vous pourrez accorder à cette sollicitation.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes salutations distinguées.
