Pérou : demande de libération des détenus d’opinion

Publié le 9 juillet 2008 à 18:03 Mise à jour le 8 avril 2015

Lettre à l’Ambassadeur du Pérou en France

J’ai été alertée sur la situation de Madame Carmen ASPARRENT, arrêtée en février par la police péruvienne, alors qu’elle revenait du congrès de la Coordination continentale bolivarienne qui se tenait à Quito. Elle a assisté à quelques ateliers qui avaient lieu dans le cadre de cette rencontre.

A son retour, elle a été maintenue en garde à vue durant quinze jours, puis placée en détention, avant d’être libérée au mois de mai seulement. Elle est depuis lors placée sous contrôle judiciaire et ne peut donc quitter ni sa ville, ni le pays. Six autres personnes, parmi elles deux femmes ayant assisté au même congrès que Madame ASPARRENT, ont également été arrêtées en février.

Sa seule participation à cet évènement public qu’était le congrès de Quito a servi de prétexte pour l’accuser de liens avec des organisations terroristes. Aucune preuve n’a pourtant été apportée en ce sens.

Je note par ailleurs que son arrestation a eu lieu dans les semaines précédant la rencontre des Chefs d’Etat de l’Union européenne et d’Amérique latine et de celle « Enlazando Alternativas ».

Carmen ASPARRENT, âgée de 55 ans, mère de deux enfants, est une militante de la Confédération générale du Travail du Pérou et du Parti Communiste Péruvien ; elle est la fille de Fermin ASPARRENT, ancien maire d’Ayacucho assassiné par le Sentier Lumineux après avoir dénoncé en 1989, ici même à Paris, les massacres commis par cette organisation. Son frère, lui-même menacé de mort par le Sentier Lumineux, a obtenu l’asile politique et vit en France.

Je souhaite, par votre intermédiaire, demander aux autorités de votre pays de prendre toutes dispositions pour que Madame ASPARRENT, sur laquelle ne pèse aucune charge sérieuse, ainsi que tous les détenus d’opinion, soient libérés.

Nicole Borvo Cohen-Seat

Ancienne sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC

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