Paris, le 27 octobre 2009
Monsieur le Président de la République,
Nous avons reçu récemment une délégation de l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE). Ces syndicalistes nous ont exprimé leurs préoccupations quant aux condamnations extrêmement lourdes prononcées à l’encontre de militants de leur organisation et notamment de Monsieur Gérard Jodar, son président.
Nous sommes nous-mêmes très émues par de tels verdicts qui vont jusqu’à neuf mois de prison ferme. Ces personnes n’ont fait que s’opposer à la rupture du contrat de travail d’une employée de la société Aircal, étant ainsi pleinement dans leur rôle de militants et responsables syndicaux.
Les représentants de l’USTKE que nous avons rencontrés nous ont d’ailleurs fait part plus largement des difficultés qu’ils rencontraient pour exercer les missions que leur ont confiées les salariés.
Plus de vingt ans après les accords de Matignon qui avaient mis fin à des années de violences meurtrières, plus de dix ans après ceux de Nouméa qui ont engagé une décolonisation progressive de l’archipel, le temps doit être au dialogue.
Dans ces conditions, il nous paraît nécessaire que soient donnés, dans cette affaire, des signes d’apaisement.
Aussi nous vous demandons, Monsieur le Président de la République, d’intervenir pour la libération de ces prisonniers incarcérés à Nouméa, en utilisant le droit de grâce individuel que vous donne l’article 17 de notre Constitution.
Dans cette attente, nous vous prions d’agréer l’expression de notre considération distinguée.
Marie-France BEAUFILS Nicole BORVO COHEN-SEAT