Laurence Cohen écrit au Ministre de l’Intérieur

Courrier sur les diplômés étrangers

Publié le 23 décembre 2011 à 12:29 Mise à jour le 8 avril 2015

Monsieur le Ministre,

Sur les 2,3 millions d’étudiants en France, 278 000, soit 12%, sont étrangers, ce qui fait de l’Hexagone le troisième pays d’accueil, derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Cette situation dont notre pays peut s’enorgueillir risque d’appartenir rapidement au passé du fait de l’application de la circulaire du 31 mai que vous avez décidé de mettre en œuvre depuis quelques mois.
En restreignant les conditions d’accès au statut de salarié pour les étudiants étrangers diplômés ayant fait leurs études en France, ce sont des milliers de jeunes, venus de tous horizons qui se trouvent menacés de reconduite à la frontière. Ces décisions rompent le plus souvent des parcours professionnels prometteurs.
Sans évoquer les conséquences économiques et scientifiques pour notre pays de se priver ainsi de brillants cerveaux, cette circulaire est empreinte d’un protectionnisme qui va à l’encontre même de notre tradition d’accueil et des enjeux internationaux actuels. Décidément, diplômé ou non, il ne fait pas bon être étranger en France. Dans votre monde, les capitaux ont le droit de circuler librement, contrairement aux êtres humains !
Ces étudiant-es ont choisi de venir étudier en France, pour la renommée de nos grandes écoles, pour la qualité de notre système universitaire et de recherche, et ont choisi pour certain-es de travailler en France, de poursuivre les liens professionnels ou privés tissés au cours de leur cursus. Votre circulaire met un coup d’arrêt définitif à leurs projets.
L’incompréhension est toute aussi grande que la mobilisation de différentes organisations étudiantes, des droits de l’homme ou bien encore politiques.
C’est pourquoi, Monsieur le Ministre, je vous saurais gré de bien vouloir retirer cette circulaire afin de cesser cette politique discriminatoire qui va à l’encontre de l’intérêt général.
Dans cette attente, je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération distinguée.

Laurence Cohen

Sénatrice du Val-de-Marne
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