La visite de Benyamin Netanyahou est lourde d’interrogations

Proche-Orient

Publié le 31 octobre 2012 à 08:27 Mise à jour le 8 avril 2015

Monsieur François Hollande
Président de la République
Palais de l’Elysée

Faubourg Saint Honoré

75008 Paris

Monsieur le Président,

La visite du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, en France, à votre invitation, à partir de ce jour, est lourde d’interrogations à plusieurs titres.

Elle intervient tout d’abord alors que le Premier ministre israélien vient d’annoncer le prolongement de l’alliance de son parti, le Likoud, avec le parti d’extrême-droite, « Israel Beytenou », farouche partisan de l’extension des colonies légales en Cisjordanie. Elle intervient aussi alors que se poursuit le blocus inhumain, inacceptable et illégal de la bande de Gaza qui est une sorte de punition collective à l’encontre de ses habitants.

Par ailleurs, nul doute que le Premier Ministre israélien viendra aussi chercher des assurances de la France pour qu’elle ne se positionne pas en faveur de l’accueil de la Palestine à l’ONU, avec le statut d’Etat non membre, comme le demande Mahmoud Abbas, président de l’Autorité Palestinienne.

Tandis que l’Etat israélien bafoue en toute impunité les résolutions des Nations Unies par la colonisation continue de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, ce statut d’Etat non membre serait pourtant un signe fort envoyé par la communauté internationale au peuple palestinien pour que cesse son oppression.

Cette décision serait aussi un pas déterminant vers la création de l’Etat palestinien qui représente la seule solution juste, durable et fondé sur le droit international pouvant mettre un terme à l’escalade des violences qui s’abattent sur les peuples palestiniens comme israéliens et compromettent tout espoir de voir enfin deux Etats, Israël et la Palestine, vivre en paix et à égalité de droits.

C’est compte tenu de ces interrogations sur la visite du Premier ministre israélien, en France, que je souhaiterais que vous lui teniez un langage de vérité et de fermeté.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma très haute considération.

Michelle Demessine

Sénatrice du Nord
Voir le site Contacter par E-mail Suivre sur Facebook Suivre sur Twitter

Ses autres interventions :

Sur le même sujet :

International