Kenneth Foster ne doit pas être exécuté

Publié le 28 août 2007 à 14:19 Mise à jour le 8 avril 2015

Lettre à l’Ambassadeur des Etats-Unis

Johnny Ray Conner est devenu mercredi dernier le 400ème prisonnier texan exécuté depuis le rétablissement de la peine capitale aux USA en 1976, un chiffre effroyable. Ce jeudi 30 août, si aucune décision contraire n’est prise, ce sera au tour de Kenneth Foster, emprisonné depuis neuf ans, d’être mis à mort.

Comme vous le savez, ce dernier a été condamné non pas pour avoir commis un meurtre ou avoir été un acteur secondaire d’un crime, mais pour ne pas avoir prévu, anticipé le fait qu’un des trois hommes avec lesquels il était un soir d’août 1996, allait tuer un autre homme, Michael Lahood Jr. Le 3 mars 2005, un juge fédéral a d’ailleurs annulé la sentence de mort prise à son encontre, déclarant ce jugement anticonstitutionnel.

Je suis, comme j’ai déjà eu l’occasion de l’exprimer auprès de vous, opposée au plus profond de moi-même à la peine de mort. C’est un châtiment cruel, et aucun Etat ne devrait avoir le droit de décider de la vie ou de la mort d’un être humain. Je constate d’ailleurs que des évolutions se font jour dans votre pays. Plusieurs Etats de l’Union suspendent les exécutions, adoptent un moratoire, voire envisagent l’abolition de la peine de la mort.

La situation de Kenneth Foster mobilise des associations et des citoyens qui combattent, en France et dans le monde, la peine de mort et qui sont particulièrement outrés de l’injustice de la sentence prononcée contre lui.

Avec eux, je veux vous dire mon exigence que Monsieur Kenneth Foster ne soit pas exécuté et je vous prie de bien vouloir en faire part aux autorités concernées dans votre pays.

Nicole Borvo Cohen-Seat

Ancienne sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC

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