Le 17 novembre, Michel Billout a envoyé un courrier à Christian Blanc, secrétaire d’état chargé du développement de la Région capitale pour lui demander un rendez-vous afin d’aborder la nécessité de mettre en place un plan d’urgence régional pour les transports en commun desservant le pôle de Roissy et évoquer notamment les difficultés rencontrées par les salariés de l’aéroport de Roissy. Il a effectué la même démarche auprès du président d’Aéroport de Paris.(lire sa réponse en bas de cette page)
"Monsieur le secrétaire d’Etat,
Avec les très nombreux élus locaux et représentants syndicaux réunis au sein du collectif « Vivre et venir travailler à Roissy et ses alentours », je souhaite vous alerter sur les difficultés de vie quotidienne des 125.000 salariés de la plate-forme aéroportuaire de Roissy et de ses alentours et insister sur la nécessité d’un plan d’urgence régional de transports en commun.
En effet, 90 % de ces salariés viennent travailler en voiture. Une statistique qui n’a rien d’étonnant lorsqu’on sait que 75 % d’entre eux travaillent en horaires décalés (nuit et week-end).
Le dumping social, la concurrence entre les sociétés pénalisent d’abord les bas salaires (sécurité, nettoyage, hôtellerie, restauration avion, manutention...) par l’accroissement de l’amplitude de la journée de travail. Certains dorment dans leur voiture pour être à l’heure au travail, les axes routiers étant trop souvent saturés en journée.
Seuls des transports en commun, rapides, de qualité, compétitifs, à tarif abordable, peuvent permettre de modifier la situation et de s’inscrire dans un environnement et un développement durable.
Depuis 35 ans, l’aménagement de cette ville aéroportuaire et ses zones d’activité n’a été conçu que pour le transport aérien et n’a que très insuffisamment pris en compte les besoins des salariés venant travailler dans les 750 entreprises implantées.
La vie est précarisée, stressante, atomisée sur l’aéroport sans les équipements sociaux, les salles et lieux de rencontre, les transports en commun indispensables.
ll me semble donc que l’Etat, principal actionnaire d’ADP, les pouvoirs publics, les entreprises qui bénéficient des richesses créées par la venue des salariés devraient principalement participer au financement des infrastructures nécessaires à la réalisation du plan d’urgence.
Je n’oublie pas que d’importants projets sont en cours (Tangentielle Nord, modernisation du RER B et D, Barreau du B au D...) et qu’il est indispensable qu’ils soient réalisés au plus vite.
Mais répondre à l’urgence nécessite également une nouvelle offre de transport prenant en compte les horaires décalés, des gares supplémentaires, des couloirs de bus, un maillage régional et interrégional avec de nouvelles connexions contournant Paris.
Le Grenelle de l’Environnement, les projets d’aménagement de la Région Ile de France font l’objet d’abondantes déclarations d’intentions. Or, aujourd’hui, il est particulièrement indispensable pour les salariés de Roissy et ses alentours d’obtenir des décisions concrètes en matière d’aménagement et de transports en commun.
Pour avancer sur ce vaste chantier, la mise en place d’un groupe de travail regroupant tous les partenaires (représentants des salariés, ADP, entreprises, élus des collectivités territoriales etc.) pourrait permettre de recenser les besoins, de travailler les complémentarités entre les transports collectifs, de proposer de nouveaux équipements et d’examiner leur financement.
Dans ce contexte, je souhaiterais, monsieur le secrétaire d’Etat, que vous me receviez, accompagné d’une délégation d’élus locaux et de responsables syndicaux et d’associations d’usagers membres du collectif « Vivre et venir travailler à Roissy et ses alentours » afin de traiter avec vous, de cet important sujet.
Dans l’attente d’une réponse favorable à cette demande, je vous prie de croire, monsieur le secrétaire d’Etat, en ma très haute considération.
Michel Billout
Sénateur de la Seine et Marne "