Droits de l’Homme en Tunisie

Publié le 21 juin 2006 à 17:02 Mise à jour le 8 avril 2015

Par Robert Bret

Monsieur NAJAR Mohamed Raouf
Ambassadeur
Ambassade de Tunisie en France
25 rue Barbet de Jouy
75007 Paris

Monsieur l’Ambassadeur,

J’ai été informé par le Secrétariat international de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) de la mort de M. Tarek Ayari (24 ans, petit commerçant), le 11 mars 2006, suite au coup de manche de pioche qui lui aurait été asséné à la tête par M. Bechir Rahali, chef du poste de police de la Cité Ennour, El Ouardia IV, Tunis.

Dans le cadre d’une rafle opérée par les services de police du commissariat de la Cité Ennour, M. Bechir Rahali (dit Fella) aurait porté un coup de manche de pioche à la tête de M. Tarek Ayari. Celui-ci a été conduit à l’hôpital Habib Thameur par son frère, qui avait été alerté. Inconscient, il a été placé sous assistance respiratoire. Selon les proches qui ont pu le voir, il avait un hématome à l’épaule, une blessure au genou ainsi qu’au niveau de la main droite, et un ongle arraché au gros orteil. M. Tarek Ayari est décédé le 11 mars 2006 vers 19h45. Son corps a été transféré par la police de l’hôpital Habib Thameur à l’hôpital Charles Nicole pour y être autopsié. Ses parents ont pu récupérer sa dépouille le 13 mars 2006. L’enterrement de M. Tarek Ayari a eu lieu le jour même sous forte surveillance policière.

Si les faits rapportés par l’OMCT venaient à être vérifiés, je ne pourrais que condamner vivement de tels actes contraires aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales.

C’est la raison pour laquelle je soutien la demande de l’OMCT aux autorités tunisiennes de garantir une enquête indépendante, exhaustive et impartiale sur les circonstances de la mort de M. Tarek Ayari, d’identifier les responsables, le cas échéant de les traduire devant un tribunal civil indépendant, compétent et impartial et de leur appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi et de garantir une réparation adéquate à la famille de M. Tarek Ayari.

Je vous prie, Monsieur l’Ambassadeur, de bien vouloir transmettre mes préoccupations aux autorités de votre pays en rappelant l’importance du respect des libertés et des droits de l’homme.

Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de ma très haute considération.

Robert Bret

Ancien sénateur des Bouches-du-Rhône
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