Besoin de formation dans les secteurs de la pêche et des cultures marines

Lettre à la Ministre de l'Education Nationale

Publié le 23 octobre 2014 à 11:03 Mise à jour le 8 avril 2015

Madame la Ministre,

Je souhaite attirer votre attention sur les formations dans les matières maritimes ou en lien avec le milieu de la mer.

Comme beaucoup de professions, le métier de marin-pêcheur nécessite de plus en plus de connaissances. Ainsi, l’évolution des lycées maritimes avec notamment la création d’un Bac Pro et plus récemment d’un BTS témoignent de la nécessité d’une filière de formation adaptée aux métiers maritimes.

Ces nouvelles disciplines ouvrent de nouvelles perspectives pour les 21 631 marins pêcheurs comptabilisés en 2013. Pourtant ce chiffre est en recul de 1,2% par rapport à l’année 2012. Pour la Bretagne, on totalisait 6 233 marins pêcheurs pour 2013 soit 1,4% de moins que pour l’année précédente.

Ces chiffres illustrent la nécessité de former de nouvelles personnes d’autant que notre flottille hexagonale devra renouveler 50% de ses équipages dans les dix ans. La pyramide des âges des professionnels du secteur en activité fait apparaître un fort besoin de renouvellement.

L’investissement dans de nouvelles formations initiales mérite tout notre concours pour construire la filière maritime de demain. Il ne faut pas oublier non plus les enjeux de la formation continue. La mise en place de passerelles entre les différents métiers permettra de convaincre de nouveaux marins et de rendre ces métiers plus attractifs.

Le département du Morbihan est profondément impacté par son littoral. L’économie de ce territoire résulte en grande partie des activités liées à la mer malgré les difficultés actuelles pour un marin-pêcheur entre les coûts d’installation, l’augmentation du prix des carburants, la diminution des espèces et des ressources maritimes… . Dans le Morbihan, Lorient est le deuxième port de pêche en tonnage de poisson débarqué et le premier en valeur ajoutée. Alain Desgré, directeur du Groupement des pêcheurs artisans lorientais qui gère les comptes de 58 bateaux en activité, rapportait récemment que le chiffre d’affaires de la flottille était en augmentation de 11% sur ces 3 dernières années. Pourtant, il déplorait le manque d’accessibilité des nouvelles générations à leur outil de travail.

Des initiatives locales participent à l’amélioration des formations des secteurs de la pêche et des cultures marines comme le lancement par l’Agefos PME d’une formation courte par apprentissage. Cette activité maritime existe, elle est vectrice d’emplois, de lien culturel, d’empreinte positive sur l’aménagement du territoire.

Vos prérogatives ministérielles sauraient éventuellement favoriser l’essor de formation efficace, diplômante et reconnue par les professionnels de la pêche.

Je compte sur votre bienveillance et votre compréhension pour œuvrer en ce sens et apporter un nouvel élan à une filière qui sera bientôt soumise à une pénurie de personnes suffisamment formées.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Madame la Ministre, en l’assurance de mes sincères salutations.

Michel Le Scouarnec

Ancien sénateur du Morbihan
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